lundi 19 avril 2010, par
La chanson autrement
Si en entendant une chanson en français vous vous dites qu’elle n’aurait pas perdu sa force d’évocation en étant chantée en anglais, pas de doute, vous écoutez un groupe québécois. En effet, cette réflexion ne se fait pratiquement jamais avec un artiste francophone, disons ‘continental’. Même quand on a des musiques brillantes, comme celles de Biolay par exemple, c’est la personnalité du chanteur et sa voix qui sont mises en avant. Évidemment, tous les ressortissants de la belle province ne sont pas concernés, et il y en a qui s’en sortent plutôt très bien dans un classicisme inspiré (Cœur De Pirate).
De plus, les artistes francophones se risquent rarement à de véritables étrangetés musicales. C’est dans ce contexte qu’il faut appréhender La Piqûre et ses paroles un peu absconses. Il faut dire qu’au Canada, ils baignent dans le creuset de certains des meilleurs artistes de la planète (liste sur demande). Et pour leur troisième album (celui-ci est le quatrième), ils avaient pu compter sur le talent de leur pote Patrick Watson. On retrouve l’influence du chanteur à casquette sur La Piqûre, avec des percussions qu’on aurait pu entendre du côté de Wooden Arms
Avec leurs voix éthérées, un morceau comme Marie Tu pleures pourrait se situer dans la mouvance Grizzly Bear, DM Stith et consorts. Comme souvent, ce sont les morceaux comme celui-ci ou Le Vrai Bonheur dont la mélodie est la plus réussie qui sont les meilleurs. L’autre source d’intérêt est leur faculté à installer une ambiance sans nécessairement se reposer sur les mots (L’Acouphène), voire une vraie intensité (Le Bon Sens) pas toujours engageante cependant.
Avec mon manque de références, impossible de ne pas penser à leurs compatriotes de Malajube. Surtout quand l’intensité pure est le produit de l’accumulation et de la répétition (L’Aurore). Mais ils se laissent parfois aller à des digressions pas toujours superbes alors que Trompe-l’œil emportait le morceau par une énergie de tous les instants.
Rien qu’avec leur façon décomplexée d’aborder la musique en français, Karkwa mériterait la mention. Si on ajoute quelques titres bien sentis, tout amateur de musique indépendante non allergique à la langue de cette critique trouvera des raisons d’écouter ce groupe qui est une des preuves de la diversité de la scène canadienne.
C’est via un très bel EP qu’on avait découvert Mirabelle Gilis et on avait constaté qu’elle donnait un bon coup de fouet à Miossec qui a toujours eu besoin d’un apport extérieur pour se dépasser (on pense à Yann Tiersen sur Finistériens). On espérait que cette collaboration continue mais on ne l’imaginait pas sous cette forme.
Pour assurer la transition, Miossec est au texte de La Prunelle (…)
Noyé dans un flot continu de sorties et d’envois, on a sans doute du mal à évaluer l’effort insensé requis pour sortir un album. Si on a attendu entre les EP et cette collection plus complète qui sort chez La Couveuse, le temps a fait son œuvre et visiblement poli le propos de la Belge Clemix. Ce qui marchait par surgissements s’est mué en style, avec un album paradoxalement plus constant que (…)
On avait parlé d’un premier album sensible du jeune artiste belge Auguste Lécrivain. Si vous avez écouté (c’est bien), sachez que l’évolution est manifeste. Exit la chanson française ‘canal historique’, exit les tentations bossa, voici le temps d’un groove plus en phase avec son époque. Plus qu’un ravalement de façade, on peut parler de reconstruction, mais avec les matériaux d’origine. Un (…)
En matière de reprises, ce qui importe souvent plus que le matériel repris, c’est la façon de reprendre, le regard posé sur l’œuvre. Le matériau de base est une collection de morceaux très anciens, collectés au XXème siècle par des Alan Lomax hexagonaux. Ils décrivent par la bande la condition féminine rurale de leur époque et sont non seulement des témoignages précieux, mais ont été choisis (…)
On a constaté récemment que le talent de Spencer Krug s’exprime le mieux dans deux pôles opposés. Le premier est plus sobre, en piano-voix souvent et dégage une émotion certaine. L’autre est plus épique et peut prendre des formes diverses, plus électriques et incandescentes avec Dan Boeckner au sein de Wolf Parade, plus synthétique quand Moonface rencontre les Finnois de Siinai. Ou alors plus (…)
Il y a sans doute une schizophrénie musicale chez Spencer Krug, et sa créativité peut prendre tellement de formes qu’on n’est jamais à l’abri d’une surprise. Donc, pendant les sessions de répétition de Wolf Parade, il a en un jour réenregistré en version piano-voix ls morceaux de son album [Twenty Twenty Twenty One]->2609] qui venait de sortir. Cette sortie qui précède de peu le retour de (…)
Kate Nash, Menomena, The Decemberists et maintenant Islands avant bientôt Bright Eyes, il faut se pincer pour ne pas se sentir quinze and en arrière. Mais bon, comme ce sont de bons souvenirs et que tout le monde est dans une forme créative manifeste, on ne va pas bouder son plaisir.
Dans le cas du groupe Canadien, ce n’est pas exactement un retour vu qu’ils sont dans une période plutôt (…)
Les carrières de Spencer Krug et Dan Boeckner n’en finissent plus de se croiser. Ainsi, après Wolf Parade (leur groupe commun), Handsome Furs, Divine Fits et Operators, le voici qui utilise également son nom pour la suite de sa carrière (solo). On a beau retrouver un univers musical très familier, ceci n’est pas exactement identique à ce qu’on lui connait déjà.
Il faut dire aussi que si (…)