jeudi 3 juin 2010, par
Orthodoxie furieuse
Quand un fournisseur de bons plans se rappelle à mon bon souvenir, il va de soi que j’écoute. Un duo mixte originaire de Brooklyn, c’est quand même difficile à surpasser comme poncif indie. Si le duo en question est dans une mouvance bruyante, on se retrouve au cœur même de l’orthodoxie, celle dont les blogs (la sainte écriture Pitchfork en tête) font leurs gorges chaudes.
Il y a un regain d’intérêt de musique puissante ces derniers temps. Comme tout ce qui tourne autour du hard-rock, métal et consorts m’est assez étranger, je cherche logiquement ailleurs. Il y a eu la vague des No Age, Wavves, Mi Ami et autres Crystal Antlers. Et puis, plus consistant et scotchant, les terrifiants HEALTH. Ce déballage n’est pas pour mettre des liens à la douzaine mais aussi situer un groupe dans une mouvance plus large.
Des géniaux HEALTH on retrouve d’ailleurs aussi les mêmes voix de tête, vraiment féminines dans ce cas-ci. L’effet est un peu plus nunuche (plus proche de High Places que de Be Your Own Pet donc) et détonne un peu dans l’ambiance d’hystérie distordue qui prévaut parfois au cours de ce Treats. On peut le voir évidemment comme un élément modérateur bienvenu. Evidemment, pris sans envie le mal de tête sera la sanction inévitable. Tout n’est pas abordé dans le rouge (Rill Rill), mais Staight A’s déborde d’une énergie juvénile qui n’est plus la mienne. Treats quant à lui sort les biscottos de façon assez peu subtile. Mais ce n’est pas ce qu’on leur demande non plus.
Dans ce genre d’hystérie, il y a certains M.I.A. Surtout quand le phrasé se fait plus énervé, dans le genre Riott Grrrrl sous amphètes (Infinity Guitars). Et puis quand on se renseigne, on apprend que le groupe est sur le label N.E.E.T. de la chanteuse britannique. C’est quand même bien fait que ce soit logique.
Laurent vous a parlé de cette tendance à l’assagissement, au middle of the road qu’on pensait éloignée des préoccupations indie. Et si l’éclosion de jeunes groupes énervés n’était pas la conséquence de cette constatation ? Je ne peux pas vous cacher que des albums à aussi haute teneur en son, il ne m’en faut pas douze par mois. Mais raisonnablement, celui-ci pourrait être ma dose du moment.
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