lundi 8 novembre 2010, par
La vie en 8-bits
Alors que Angel & Airwaves avait resorti d’un placard la panoplie sonore du Joshua Tree de U2, les londonniens que voici sont quant à eux tombés sur la malle temporelle enterrée par Depeche Mode à la fin de leur tournée "Speak and Spell Tour".
Elly Jackson, la chanteuse de ce duo ne cache d’ailleurs pas son obsession pour le son des années 80.Revendiquant une filiation avec Depeche Mode, Yazoo ou Eurythmics, on s’attendait bien à un glaçage aux de synthés, mais au delà de l’habillage, les thématiques et la teinte générale de cet album sont bien raccord avec ceux de DM : mélodies désabusés, introversion, rejet, manque d’affection, etc.
L’album sorti il y a un an, s’ouvre sur le morceau qui les a fait connaitre et qui les a amené à Werchter l’été passé : In for a Kill. Vous connaissez déjà l’histoire, les instru 8-bits, la rythmique binaire et la voix haut perchée qui caractérise ce morceau. Le mix a juste été légèrement revu par rapport au single..
Sur le plaintif Tigerfly, la seconde voix grave pourrait être celle de Daan. Mais ce n’est que celle du Papa d’Elly. Bien vu cependant.
Plus loin, Fascination le son est plus proche d’Erasure. Mais bon, quand on connait l’histoire du son de DM du début et l’histoire d’Erasure, rien d’étrange (voir Vince Clarke sur Wikipedia).
La voix apparait pour la première fois dénudée des artifices de studio et on découvre au delà des gimmick de doublage vocale l’interprétation.
Reflections are Protections remet encore la voix à nu, dans un thème mélancolique.
On vous mettra en avant BulletProof un véritable sans faute. C’est pop, c’est rétro tout en étant dans le vent. C’est aussi glorieux et totalement assumé. La pop synthétique qu’on ne peut pas décliner, même
si ça nous fait un peu mal de l’avouer.
Cet équilibre difficile, on n’en retrouve des bribes sur Fascination, In for a Kill et I’m not your toy. Tout reste est quant à lui acceptable si ce n’est la fort anecdotique balade Cover My Eyes.
La vrai question est de savoir si on en parlerait si ça ne ressemblait pas autant à du DM ?
Ne serait ce pas juste un autre album de pop anglaise prêt à rejoindre les SugarBabes, et autres Girls Aloud sur le prochain And Now that’s what I call Music ?
On répondra deux fois par la négative car on trouve ici un talent pour l’écriture de perles pop mélancoliques.
Que ce soit, sur le chant, le thème ou les arrangements vintage, La Roux marque une différentiation à laquelle je ne m’attendais pas et qui m’a procuré le plaisir de la bonne surprise, un an après tout le monde.
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I know it when I see It
Cette phrase d’un juge de la cour suprême américaine quand on lui demandait ce qu’était la pornographie peut aussi s’appliquer à certains styles musicaux, aussi faciles à identifier que compliqués à décrire. Les années ’80, ce n’est pas qu’une lointaine décennie, c’est un parfum qu’on reconnait tout de suite chez ce trio finno-allemand.
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