Accueil > Critiques > 2010

 !!! - Strange Weather, Isn’t it ?

lundi 26 juillet 2010, par marc

Groovy train–train


Dans la trop longue liste des patronymes idiots, il faut citer celui des New-Yorkais de  !!! qui ajoutent la difficulté de l’imprononçabilité. Il y a un consensus pour dire ‘tchictchictchic’ cependant. J’avoue que dans le cadre d’une critique écrite c’est moins fondamental. Mais peut-être que vous n’en aviez pas encore entendu parler (on ne sait jamais). Cette introduction éducative étant bouclée, il est temps de passer à des considérations moins triviales.

Leur second album, dans une mouvance qui incluait LCD Soundsystem, était gorgé d’un groove electro un peu placide qui de temps en temps se permettait d’être génial (certains passages de Me and Giuliani Down by the Schoolyard). Je n’avais pourtant pas vu venir l’incendiaire troisième album, secoué de groove et qui alignait une imparable trilogie enchaînant All My Heroes Are Weirdos, Must Be The Moon et A New Name. Il aura fallu attendre longtemps ce successeur, vu qu’il apparaissait comme imminent lors de leur prestation des Ardentes… 2009.

Alors, comment le virage a-t-il été négocié ? On dira d’abord qu’il s’agit encore d’un groupe qui était dans un classement de fin d’année et cette fois-ci n’y sera plus. Mais à ceux-ci on n’en tiendra pas rigueur parce que si rien n’enflamme réellement, cet album a supporté des écoutes répétées sans lasser. Comme sur scène, où on regarde juste Nic Offer faire la glute, leur facilité à faire groover tout ce qui leur passe sous la main est plaisante. Ils en profitent pour mettre de l’écho partout tout le temps (The Most Certain Sure), et se fendent parfois d’une accélération en souvenir du bon vieux temps, attisent la curiosité en début d’un morceau de funk blanc décontracté (Steady As The Sidewalk Cracks)

Le plus déconcertant, c’est ce tempo très tendu mais fort lent, n’appelant pas à l’exultation de l’organisme. Hollow devient donc curieux, presque arrêté, pris d’une torpeur insurmontable.

Ils ont retrouvé quelques ressources electro pour faire vibrer The Hammer. Amateurs de subtilité exacerbée, passez votre chemin. Ceci dit, si vous me dites que vous ne vous trémoussez que sur des musiques subtiles, je refuserai de vous croire.

Cet album est clairement en roue libre et cette petite déception peut se muer en satisfaction parce qu’aucun morceau n’est vraiment à jeter. Il aura fallu l’attachement au dernier album pour qu’on y prête une oreille bien entendu mais cette arlésienne se laisse écouter sans ennui, ce qui est un peu paradoxal vu le peu de relatif manque de relief.

http://www.chkchkchk.net/
http://www.myspace.com/chkchkchk

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

  • Cross Record – Crush Me

    Depuis eux albums, Cross Record est le projet solo d’Emily Cross. Chanteuse de Loma, elle agit aussi en tant que ‘Death Doula’, autrement dit en assistant des fins de vie. Elle a aussi quitté son Texas pour le Dorset et est devenue mère, ce qui ne doit pas être un mince ajustement. Donc quand on décèle que c’est une chanteuse habitée, tout ce substrat prend son sens, prend chair même. (…)

  • Youth Lagoon - Rarely Do I Dream

    Comme un Perfume Genius qui a émergé à la même époque, Trevor Powers est passé de petit génie de la bedroom pop intime à singer/songwriter aux possibilités pas encore complétement cernées. Le point de départ de cet album est la découverte d’anciennes vidéos de son enfance retrouvées dans la cave de ses parents. C’est pourquoi on entend beaucoup d’extraits de vidéos, de conversations. (…)

  • Sharon Van Etten - Sharon Van Etten & The Attachment Theory

    Il y a des artistes qu’on côtoie depuis très longtemps, dont l’excellence semble tellement aller de soi qu’on est surpris qu’ils arrivent à se surpasser. On la savait sociétaire d’un genre en soi dont d’autres membres seraient Angel Olsen ou Emily Jane White, voire Bat For Lashes. De fortes personnalités à n’en pas douter. Mais sur cet album, le ton est bien plus rentre-dedans que chez ses (…)

  • The National - Rome

    On a déjà avancé l’idée que The National serait le plus grand groupe de rock du monde. Ou alors pas loin. Mais sans doute par défaut. Il faut dire que leur succès est arrivé sur le tard et presque malgré eux. Ils peuvent se targuer d’une impressionnante discographie. Et puis il y a cette sensation que les albums s’enchainent sans que leur statut n’impose leur contenu. Ils arrivent à avoir des (…)