mardi 12 octobre 2010, par
Deux minutes de trop
Au commencement était DeYarmond Edison, groupe d’Eau Claire, Wisconsin. Après deux albums, leur leader Justin Vernon décida de voler de ses propres ailes. Cette décision et une retraite dans une cabane nous a donné le formidable For Emma, Forever Ago sous Bon Iver. Les autres membres ont moins été exposés en formant Megafaun. J’ignorais ces détails quand j’ai découvert ce groupe en première partie de Port O’Brien. C’est donc en toute ignorance que ces trois barbus m’ont tapé dans l’oreille. Et c’est très bien comme ça. J’ai depuis rattrapé leur premier album et l’occasion m’est maintenant offerte de présenter une sortie plus en détail.
Le premier morceau Heretofore est dans la lignée d’un folk basé sur les harmonies vocales, qui se détourne comme tant d’autres du poncif couplet/refrain. Comme c’est sur une guitare que s’appuie le morceau, il est difficile de ne pas penser à Grizzly Bear, ou alors au formidable album You’re A History In Rust de Do Make Say Think. Les autres morceaux sauf un montrent une inclination vers le folk planant habilement construit. Ils ont donc développé depuis l’album leur capacité à fournir des morceaux plus immédiats, utilisant avec adresse leurs harmonies vocales. Ce n’est certes pas d’une terrifiante originalité, mais le résultat est fort plaisant.
L’exception sur cet EP est donc Comprovisation For Connor Pass, qui comporte des passages carrément casse-bonbons, contrastant avec le plaisir d’écoute du reste. C’est d’autant plus dommage que l’entame ressemblait à une lente mise en place et que ce morceau termine de façon fort avenante, tout à fait dans l’esprit du morceau initial. Donc un montage habile aurait pu faire de cet EP sans prétention un des bons moments du genre cette année.
http://home-tapes.com/Hometapes/Megafaun.html
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