jeudi 10 août 2006, par
Le moins qu’on puisse dire est que Jean-Louis Murat est prolifique. Moins d’un an après le double album Lilith, il revient. Non pas avec un Cd, ce serait trop facile. Il semble que ce soit de sombres histoires de droits qui amenèrent le sire à produire un... DVD. Mais comme il est livré avec un CD (qui reprend partiellement les titres de la partie visuelle) et que tous les titres sont inédits, il mérite de figurer dans cette rubrique.
Bon, reprenons les choses où on les avait laissées l’an passé. L’alternance d’albums importants et récréatifs semble se poursuivre. On a donc un Murat libéré et libérateur, semblant prendre du plaisir à en donner. Mais on sent que c’est cependant l’album du basculement, de celui qui va faire changer de statut notre Jean-Louis. Il a définitivement viré vers l’abstraction. On l’apprécie comme on apprécie Bob Dylan ou comme les anglophones aiment Brel. Sans trop comprendre ce qui se passe mais en supposant toute l’importance sous-jacente.
Mais alors, qu’y voit-on ? On voit quatre personnes appliquées à faire du folk-rock. Les mélancolies sont parfois superbes (Au cabaret) ou trop étirées (la plage titulaire) mais l’ambiance des images reste un superbe noir et blanc (dû à Don Kent, à qui on doit les riches heures musicales de Nulle part ailleurs).
Il y a des longueurs, certes et même pas qu’un peu si vous voulez mon avis. Les paroles sont de plus en plus absconses, mais sans les effets du genre ’cadavre exquis’ d’un Bashung, où l’intérêt ne naît que par hasard. Le charme opère néanmoins, par la grâce de mélodies faisant souvent mouche par leur simplicité et la facilité qu’elles ont à rester en tête (Dix mille - Jean - Louis d’or, Call baby call). Les morceaux lents sont très lents (écouter d’une traite Elle avait le béguin pour moi le matin ne vous aidera qu’à vous recoucher) mais bon, on écoute tout ça et on se dit que peut-être on n’aurait pas dû, que c’était une récréation. Puis non, il y a de véritables pépites et la mise en forme est tout sauf brouillonne. Donc, Jean-Louis ne convaincra sans doute personne de plus, mais ceux qui apprécient accepteront sans rechigner une nouvelle livraison. Il va devenir difficile de chroniquer Jean-Louis Murat et définitivement impossible de le faire de façon impartiale. J’ai choisi mon camp et l’intensité d’un Qu’entends-tu de moi que je n’entends pas sera dans mes souvenirs de cette décidément très belle année musicale. (M.)
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