mercredi 17 novembre 2010, par
Fais dodo petit poisson
Il pourrait sembler paradoxal qu’un groupe qui s’appelle Cocoon prenne le grand large et se lance dans des délires cétacés. Quoique leurs amours poissonnières ne datent pas d’hier. Il me semble qu’ils parlaient déjà de sushis lors de leur concert des Nuits Bota… 2008. On peut donc dire qu’ils ont pris leur temps pour donner un successeur au plutôt réussi My Friends All Died In A Plane Crash. Rappelons quelques éléments (je suis payé à la ligne après tout). Elle c’est Morgane Imbeaud et elle est mignonne comme tout, qui a posé sa voix sur certains albums de Jean-Louis Murat. Lui c’est Mark Daumail et il est mignon comme tout. Ensemble, ils ont été découverts par Denis Clavaizolle (arrangeur et musicien pour le même Murat) et ont eu un joli succès dès la sortie de leur premier album.
En relisant l’article de l’époque, presque tout ce qui y est dit est encore d’application. Bon, d’accord, ce novembre pluvieux encourage l’écoute de cet album au détriment du reggae estival (j’adore l’été mais pas du tout le reggae ceci dit…). Ok, il est toujours chouette de pouvoir immédiatement reconnaître un groupe. Mais on trouve toujours dommage qu’il faille attendre le dernier morceau pour que la voix de Morgane s’exprime un peu seule. Les tempos sont un rien plus enlevés que sur le premier album, ce qui a comme conséquence immédiate d’éviter les moments plus délicats. Il en résulte une légèreté qui frise l’évanescence. Tout est joli, tout est gentil. Ce qui fait que par petites doses on peut être séduit par autant de jolies choses mais que sur la longueur de l’album, le pays des bisounours (ou son équivalent aquatique vu le thème)
En général, au moins un des paragraphes de nos articles essaie de se faire plus spécifique, de prendre quelques morceaux à témoin pour bien montrer qu’on a écouté les albums attentivement. Mais cette fois, je crains que plusieurs écoutes n’aient pas laissé passer la moindre particularité. Allez, disons que Baby Seal sort du lot, notamment grâce à sa mélodie plus réussie. Les cordes d’un Oh My god et d’une manière générale, n’apportent qu’un peu de profondeur. Ce sont de jolis ornements, certes, mais on en connaît des usages plus fondamentaux. Et on en vient à penser que leur chance est de viser un marché français moins saturé en albums de ce genre.
Avec un nom pareil, on conçoit que la musique de Cocoon se vive avec une couette. Mais en se débarrassant des moments plus directs et émouvants, cet album peine à se différencier de ses centaines de semblables et ce retour se cantonne dans une musique de fond soyeuse alors qu’un esprit plus aventureux pourrait leur ouvrir des portes plus larges que celles de la chambre.
http://myspace.com/listentococoon
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