mercredi 18 mai 2011, par
"Maman disait toujours...
... Le post-rock, c’est comme une boîte de chocolat, on ne sait jamais sur quoi on va tomber".
C’est un peu le constat qu’impose ce second album des irlandais de "And so I watch you from afar".
La présentation qui m’avait été faite les plaçait entre 65DOS et Battles, mais la réalité est plus complexe encore.
On retrouve bien les montées et les phases successives du post rock (BEAUTIFULMASTERUNIVERSECHAMPION) et on aura son quota de morceaux à rallonge pour sur ; Le tout supporté comme il se doit par une batterie exceptionnelle, au panel rythmique pléthorique : tantôt syncopée et subtile (7 billion People Alive at Once), tantôt beaucoup plus directe façon metal (Gang) et tantôt beaucoup plus en retrait (sur le relaxant et envoutant Homes -Ghost Parlor KA-6).
Du côté des guitare, si on retrouve un travail de texture à la Mogway par moment (Lifeproof), le substrat, le fond de commerce de ASIWYFA est plus à chercher du côté de Math-rock et du Metal. En attestent d’une part les attaques rythmiques et pizicatti de guitares et de l’autre les gros accords gonflés à l’overdrive.
Mais la véritable surprise vient des pralines au goût prog (7 billion People Alive at Once, les deux Homes - ...). Les irlandais nous emmènent alors vers des mélodies plus longues, plus construites, ajoutant à leur registre des notes d’instruments classiques (flûte, violons). Le groupe insuffle dans ces morceaux construits à la façon d’un Tall Ships une véritable énergie, laquelle porte véritablement les morceau.
Généralement les faiblesses apparaissent lorsqu’un groupe à moins d’idées que de fougue. Ça semble être le cas ici quand les guitares lourdes prennent le dessus sur la composition (Think:Breathe:Destroy) ou quand le batteur se livre à un véritable feu d’artifice malheureux car sans fond pour la justifier (Gangs). Ainsi La puissance quasi vulgaire de quelques morceaux déçoit en comparaison du reste de l’album, plus construit et maîtrisé. Ceci ne nous empêche cependant pas de savourer Search:party:animal avec un plaisir certes coupable. Ce défouloir, ce déchaînement d’énergie sort tout droit d’un film d’action des frères Wachowski.
Vous l’aurez compris, on est ici loin des montées subtiles du dernier This will Destroy You. On n’est pas non plus devant une copie propre et sage comme celle rendue par Mogwai cette année.
Si c’est bien un album de rock instrumental de plus, les additions et expérimentations de ASIWYFA les placent, comme un 65DOS, à la limite de la catégorie post-rock.
Voici donc un album ludique et inclassable qui ne souffrira que de quelques lignes de guitares trop lourdes par moment.
Avis important pour les artistes : si vous comptez entamer un hiatus, arrangez-vous pour le faire après un bon album. C’est la bonne idée de la formation islandaise qui nous avait laissés en 2013 sur l’excellent Kveikur. Depuis, on savait le projet un cocon, notamment avec le départ de certains membres. Evidemment, on avait suivi les aventures solo du chanteur Jónsi Birgisson mais rien n’indiquait (...)
Même si c’est contre-intuitif parce que le post-rock est essentiellement instrumental, le style a souvent été engagé. Entre les revendications de Godpeed You ! Black Emperor et la protection de la Grande Barrière de Corail de Selfless Orchestra, les exemples abondent. Le collectif parisien Bravery in Battles est présent sur le combat environnemental comme en témoigne la copieuse musique du film The (...)
On a vérifié pour vous, le Luxembourg n’a pas d’accès à la mer. Pourtant, le collectif articulé autour de Claire Parsons évoque l’élément liquide. On pense à Selfless Orchestra qui mêlait post-rock et défense de la Grande Barrière de Corail. De post-rock il est aussi question ici, même si quand ils pratiquent le genre ils le mâtinent d’une pincée de big band. Ça donne Trash Tub, le genre de morceau plus (...)
Cet imposant album d’un trio lillois nous semble familier sans que ce ne soit exactement identique à quoi que ce soit. Si on tente de retrouver son chemin, on est très vite tentés de s’y perdre pour mieux s’y fondre. Le chant très expressif dès Deer Flight, un peu comme si Patrick Wolf s’était mis au post-punk poisseux et éructait (aboyait même sur Revenge). On y secoue lentement la tête pendant que la (...)