mercredi 26 janvier 2011, par
Sédimentaire
Comme le sable, un premier grain s’est écoulé dans la clepsydre de notre vie : The Secret Chord est tombé il y a quelque trois années et depuis, on a ardemment attendu que l’étranglement laisse échapper d’autres perles de quartz (Hourglass).
Comme le sable, ils ont ainsi rassemblé d’innombrables atomes d’onctuosité sédimentaire pour former, avec une patience d’immortel, dix et quelques plages de finesse. Et de simples brouillons sur huit-pistes, les Liverpudliens ont bâti un véritable château aux détails craquelés (To Be Where You Are, Open Your Wings), une forteresse imprenable à la merci des marées.
Comme le sable, le moindre vent contraire ferait tourbillonner leur fragilité (Someday the Sky) ; mais ils étalent leur velouté jusqu’à l’agrégation, et c’est une terre ferme qui finit par nous soutenir et nous protège des reflux saumâtres – tout en nous offrant d’y baigner notre spleen (Set Me Free).
Comme le sable, ce qu’ils ont couché sur un disque peut ainsi se faire surface de mort, une arène où viennent périr les condamnés dévorés par leur propre mélancolie (The Song That Sorrow Sings, The Gift and the Curse). Le pouce baissé, quelques spectateurs réclament à grand cris le prix du sang.
Comme le sable, pourtant, ils peuvent s’ériger en erg au gré de ce que leur souffleront les mirages qui égarent leurs cœurs (All Through the Night) ; et l’on en viendrait à se demander si ces dunes gracieuses sont redevables au toucher du génie ou aux doux hasards du vent.
Comme le sable, on croit pouvoir les saisir d’une poignée ferme ; mais leur vérité nous glisse entre les doigts à mesure que l’on cherche à la contempler. Seuls restent quelques cristaux salés pour nous coller à la peau et nous rappeler à son souvenir.
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