lundi 14 mars 2011, par
Variations
On l’a déjà dit, il y a une myriade d’albums qui passent dans nos oreilles sans atteindre la case critique. Parce que non seulement il faut pouvoir l’écouter suffisamment pour éviter les préjugés et les avis superficiels, mais aussi parce que certains ne laissent pas de place au ressenti. En clair, on ne trouve rien à en dire et on aime bien les articles d’une certaine longueur. Passez le paragraphe suivant pour éviter l’évocation unique de certains noms.
Pour ce début 2011, vous n’entendrez donc pas parler de Dolorean, Iron And Wine, Dissapears, Gang Of Four, Gruff Rhyss, If By Yes, Hercules and Love, Montauk In February, Parts & Labor, Silk Flowers, Frankie and the heartstrings, Arboretum, Six Organs Of Admittance ou encore Keren Ann.
Certaines formations inconnues se fraient pourtant un chemin avec aisance, puisqu’après dix secondes on sait que des écoutes, il y en aura d’autres. Sans doute que la voix dégage ce qu’il faut d’humanité, sans doute que la beauté simple de ce violon est inspirée, sans doute que ces moments où la grosse caisse se débrouille seule pour qu’on puisse reprendre notre souffle sont judicieux. Puis ce morceau d’introduction prend son envol, alors qu’on était déjà content de l’admirer au sol.
Pour le reste, on sait fort peu de choses de ce groupe, sinon qu’il a été initié par Joey West à San Diego, et que visiblement, une certaine forme d’authenticité (oui, c’est vraiment enregistré en cabane) tout comme une créativité généreuse (tout acheteur de t-shirt reçoit l’album, ce genre) sont deux puissants incitants. On retrouve la limpidité de certains Decemberists, ceux qui ne sont ni un Genesis midwest ni de la musique de feu de camp (Dreams Where I Am Sleeping) et leur ampleur n’est pas prétentieuse. La façon dont Song For H. Korth se déploie consolera peut-être ceux qui n’ont pas suivi Sufjan Stevens dans ses récentes expérimentations.
Beaucoup de ressources du genre y passent, comme les pizzicati ou un harmonium qui enrobe un violon souvent très inspiré. Les passages instrumentaux sont vraiment très recommandables, à tel point que la voix, pourtant parfaitement en place, pourra sembler superflue parfois.
Alors que le début de l’album enchante vraiment, on sent que le meilleur a été lâché d’emblée. Pourtant, on n’entend rien de rédhibitoire, mais presque à chaque fois, l’attention s’est perdue, faute d’avoir été relancée par des mélodies plus immédiates. Fait important, je n’ai jamais interrompu cette écoute, comme un manteau dont on a senti la chaleur au moment de le mettre et qu’on ne voit pas l’intérêt de l’enlever. On se sent bien lové au sein de cet album qui nous prend par les sentiments.
On l’a dit, on entend une révolution sonore toute les dix-sept lunes (j’ai compté). On ne peut donc départager ce qu’on écoute qu’à l’aune de la composition et de l’interprétation. On peut donc écouter indéfiniment les albums qui nous plaisent ou découvrir des variations, certes pas énormes, mais qui diversifient un peu le plaisir. Pour les tenants de la seconde option aimant les choses délicates et bien faites, ce groupe est une suggestion comme j’en fais tant. Qu’importe un air de déjà-entendu si ça fait plaisir de le réentendre.
http://music.treeringmusic.com/album/generous-shadows
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