vendredi 15 avril 2011, par
Enlève-moi ce costard !
Il y a une longue histoire de retrouvailles et d’éloignements avec Architecture In Helsinki. Une découverte enthousiaste via le très délirant In Case We Die, des grosses réserves suite à un concert bâclé des Nuits Botanique un album moins délirant mais réussi avec Places Like This, et une prestation enthousiasmante au Pukkelpop de 2007, voilà toutes les phases d’une relation avec un groupe au final pas facile à cerner. On ne peut être déçu qu’à hauteur de ses attentes. Vous aurez compris que si c’est simplement un peu de curiosité qui m’a entrainé vers cet album, on peut dire que la chute (même de pas très haut) a été rude. Il ne reste absolument rien de ce qui a pu me plaire chez eux. Ni leur folle créativité parfois difficile à suivre, ni l’enthousiasme qui permet de rendre sympathique ce qui n’est pas.
Ils avaient poussé le décousu tellement loin qu’on appréciait ces circonvolutions imprévisibles. Un peu comme Of Montréal à qui on pense occasionnellement dans les moments plus réussis et sympathiquement pop (Escapee). Mais on doit souvent se contenter d’hymnes neuneus, qui empirent encore en ralentissant le tempo. Comme quelqu’un qui met un costard et une cravate pour montrer qu’il a grandi et muri en oubliant que son boulot ne s’y prête absolument pas, et qui a l’air un peu coincé sur la piste de danse, Architecture In Helsinki semble aller à l’encontre de ses qualités naturelles. Enfin peut-être pas finalement, disons que d’un point de vue plus égocentrique, ils s’éloignent de ce qui me plaisait chez eux.
Et puis il semble que la pop synthétique des années ’80 a vraiment contaminé toute la musique actuelle. Faut-il abattre le troupeau de façon préventive ? Sans doute pas, ce retour amorcé il y a de longues années nous ayant déjà donné des bien bons moments, surtout dans les musique plus ‘froide’ (The XX, Editors, Deerhunter). Mais quand on a l’impression que la panoplie complète est sortie pour une millième fois, la lassitude pointe. On ne peut pas se réjouir d’entendre encore du vocoder ou des violons de synthèse, enfin tous les gadgets ‘modernes’ tirés du Discover Bastos de 1985 (Sleep Talkin’).
Les chanteuses se seraient-elles fait la malle ? Visiblement pas, mais leurs interventions sonnent comme Au Revoir Simone, chouette groupe pas vraiment réputé pour ses prestations déjantées.
Il n’y a pas de trahison en musique. Ce sont les artistes qui proposent et le public qui suit ou non. Pour ma part, je sors de la salle et les laisse entre eux. J’essaie, même brièvement, de me mettre à la place de quelqu’un qui ignorerait tout de ce groupe, et qui découvrirait cet album avec une oreille neuve. La réponse pour moi après une écoute serait « mais qu’est-ce que je vais bien pouvoir raconter là-dessus ? » pour sans doute abandonner toute idée d’article quelque part au milieu de la seconde écoute. J’ai l’habitude d’être indulgent, mais cette dernière livraison des Australiens est presque embarrassante. L’impression d’écouter un autre groupe ne m’a pas empêché de copieusement soupirer à l’écoute de cet album.
http://www.architectureinhelsinki.com/
http://www.myspace.com/aihmusic
Etrange attachement que celui qu’on a pour Destroyer. A un tel point qu’on comprend parfaitement qu’on reste un peu à l’écart. Ce nouvel album ne va sans doute convertir que peu de sceptiques, mais ceux qui ont déjà trouvé la porte d’entrée de l’univers de Dan Bejar resteront au chaud à l’intérieur.
Son style se retrouve dès le premier morceau qui claque et prend son temps à la fois. Kitsch (…)
Le truc du trio allemand Painting, c’est de l’art-rock anguleux dans la lignée de choses comme Deerhoofou Architecture in Helsinki (désolé pour les références pas neuves). Et oui, c’est un genre qu’on apprécie toujours (pas trop Deerhoof pourtant, allez comprendre) surtout quand il est défendu avec autant de verve.
Basé sur l’idée d’une AI qui prendrait ’vie’ et revendiquerait son identité, (…)
Certains albums résistent. Non pas à l’écoute, celui-ci nous accompagne depuis trois mois. Mais à l’analyse. Leur fluidité n’aide pas le critique. Mais sera appréciée par l’auditeur, on vous le garantit. Eilis Frawley est une batteuse à la base, notamment au sein de Kara Delik dont on vous reparle prochainement. C’est manifeste au détour de morceaux comme People qui s’articule autour de cette (…)
C’est sans doute une contradiction, mais on peut conserver un excellent souvenir d’un album ancien tout en confessant avoir loupé ses successeurs. Heureusement, le hasard (et les distributeurs) sont là pour nous remettre sur le droit chemin. Issu d’une scène suisse dont on ne cesse de (re)découvrir la profondeur, ce groupe de Lausanne nous offre une nouvelle expérience sonore.
On avait (…)