vendredi 6 mai 2011, par
Surexposition
Vous connaissant, je pense que cette précision est superflue, mais Panda Bear est le prête-nom de Noah Lennox quand il évolue en solo, c’est-à-dire sans le reste d’Animal Collective. Cette configuration nous avait déjà valu le génial Person Pitch en 2007 et on attendait forcément beaucoup de cet album très régulièrement retardé et annoncé par un nombre inhabituel de singles et d’EP (trois au total).
Première constatation, Noah Lennox se lance dans un format plus ‘chanson’, moins orienté vers la mélopée en boucle. On peut maintenant distinguer des mots anglais, voire carrément des phrases, ce qui pouvait se révéler aléatoire précédemment. Ce n’est qu’un détail sans doute, celui qui s’est expatrié de New-York à Lisbonne ne concourra sans doute pas à l’Eurovision. Il n’en reste pas moins que l’essentiel est là, à savoir que ces lignes de chant s’intègrent toujours comme des composantes d’un son brouillardeux et solaire (Slow Motion). De mélopée il reste donc question, mais plus charpentée. Last Night At The Jetty en est la meilleure illustration. Sur ce morceau, il arrive à la fois à imposer un son assez unique (et toujours aussi difficile à définir) et un songwriting soigné sans qu’on ne sente le collage ou l’alliance contre nature.
La longueur des morceaux a changé aussi, ce qui nous en donne bien plus, avec un résultat forcément plus hétérogène. D’une manière générale, j’ai eu plus de mal à m’intéresser aux morceaux sans pulsation (Sherazade) tandis que la plus enlevée plage titulaire plait. Drone est un peu ennuyeux et linéaire (ce que son nom laissait deviner du reste) et pâtit de son manque de rythme. De plus, en évoluant vers plus de lisibilité, on risque c’est de buter sur des morceaux moins aboutis comme Friendship Bracelet qui peine à séduire.. Mais ce ne sont que quelques bémols qui ne viennent pas ternir l’impression d’ensemble. Laquelle me renvoie à des évocations plus qu’à une description précise. Dans ce cas, Lennox fait naître des images pleines de lumière. Ses chansons sont comme des jeux sur la surexposition, où les contours s’estompent au profit du travail du soleil.
On ne passera pas l’inévitable comparaison avec l’album d’Avey Tare qui ne m’avait pas plus enflammé que ça, c’est le moins qu’on puisse écrire. Il est toujours complexe de débroussailler le processus créatif d’un groupe aussi touffu qu’Animal Collective, et on retrouve chez chacun une des composantes du son des New-Yorkais. Donc l’énergie, la vague de fond, on la retrouve ici, et par rapport à la production mollassonne du chanteur, le résultat en solo est bien plus enthousiasmant ici, parce qu’en plus il arrive à se distinguer, à ne pas se laisser confondre aisément avec Animal Collective
Il faut l’avouer, j’ai un peu tourné autour de cet album. L’enchantement, ça ne se commande pas, mais il faut parfois être patient. Je n’ai pas été frustré si ces morceaux euphorisants sont moins surprenants que sur l’album précédent, mais la juxtaposition de plus de morceaux courts impose de les prendre un par un pour voir avec lesquels on a envie de prolonger l’aventure. Panda Bear continue de fasciner de toute façon et c’est bien là le principal.
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