samedi 9 juillet 2011, par
Synthétite
Il y a plein de choses à faire en couple. De la musique par exemple. C’est dans cette voie qu’on choisie Dan Boeckner (guitariste, co-compositieur et co-chanteur des formidable Wolf parade) et Alexei Perry. Selon mes souvenirs de concerts, ce n’est pas elle qui figure sur la pochette, encore que rien ne me permette d’être catégorique.
Des sons plus synthétiques s’étaient frayé un chemin sur le dernier album de Wolf Parade, mais ils tiennent ici les premiers rôles, ce que certains (voir ici) interprètent comme une émancipation. Ces sons parfois gras peuvent cohabiter avec un solo de guitare distordu sur Rapatriated. On se rend compte qu’il suffit de peu de variations pour qu’ils se distinguent. On est ici face à une synth-pop musclée, quoique certains passages jouent sur la corde sensible comme cette évolution de What About Us qui m’a étrangement évoqué Daan, en plus viscéral cependant. Les chorus enflammés de Wolf Parade s’éloignent donc de plus en plus.
J’avoue que c’est justement ce côté dans-ta-face et urgent qui m’avait séduit sur Face Control. Damage ou Cheap Music sont évidemment saignants, mais on accepterait de se laisser secouer un peu plus, surtout que l’intensité de Boeckner peut faire passer cette énergie. Sa présence et son intensité sont d’ailleurs des avantages indéniables, à même de les différencier, alors que le chant souvent dépersonnalisé des groupes pratiquant un dance-rock standard les rend anodins (les exemples sont nombreux, notamment chez nos compatriotes).
Alors que Wolf Parade semblait être la parfaite synthèse entre l’énergie de Boeckner et la folie de Krug, force nous est de constater que leurs projets qui pouvaient sembler satellites présentent non seulement plus de cohérence, mais aussi plus de force. Mais la mise entre parenthèses de Wolf Parade est sans doute une mauvaise nouvelle pour ce projet-ci, de moins en moins ‘side’. Parce qu’en voulant gagner en maturité (et en y arrivant), le manque de fioritures de Face Control se fait regretter. Pourtant, cet album est plus personnel, plus singulier peut-être. En tant qu’auditeur, échanger la nervosité contre des gros synthés n’est pas le meilleur cadeau qu’on puisse me faire cependant.
On a constaté récemment que le talent de Spencer Krug s’exprime le mieux dans deux pôles opposés. Le premier est plus sobre, en piano-voix souvent et dégage une émotion certaine. L’autre est plus épique et peut prendre des formes diverses, plus électriques et incandescentes avec Dan Boeckner au sein de Wolf Parade, plus synthétique quand Moonface rencontre les Finnois de Siinai. Ou alors plus (…)
Il y a sans doute une schizophrénie musicale chez Spencer Krug, et sa créativité peut prendre tellement de formes qu’on n’est jamais à l’abri d’une surprise. Donc, pendant les sessions de répétition de Wolf Parade, il a en un jour réenregistré en version piano-voix ls morceaux de son album [Twenty Twenty Twenty One]->2609] qui venait de sortir. Cette sortie qui précède de peu le retour de (…)
Kate Nash, Menomena, The Decemberists et maintenant Islands avant bientôt Bright Eyes, il faut se pincer pour ne pas se sentir quinze and en arrière. Mais bon, comme ce sont de bons souvenirs et que tout le monde est dans une forme créative manifeste, on ne va pas bouder son plaisir.
Dans le cas du groupe Canadien, ce n’est pas exactement un retour vu qu’ils sont dans une période plutôt (…)
Les carrières de Spencer Krug et Dan Boeckner n’en finissent plus de se croiser. Ainsi, après Wolf Parade (leur groupe commun), Handsome Furs, Divine Fits et Operators, le voici qui utilise également son nom pour la suite de sa carrière (solo). On a beau retrouver un univers musical très familier, ceci n’est pas exactement identique à ce qu’on lui connait déjà.
Il faut dire aussi que si (…)