dimanche 4 septembre 2011, par
Comme à la maison
N’allez pas croire qu’il suffit d’agiter la promesse d’un chanteur folk lo-fi dépressif pour que je m’anime d’office. Ce serait trop simple. Mais j’avoue avoir un petit faible pour ce genre de sensibilité, surtout si elle est servie avec pudeur.
Little Kid est le projet solo de Ken Boothby de London, Ontario (tiens, comme Basia Bulat) décidément tourné vers le lo-fi et enregistré sur un quatre-pistes. C’est tellement fait maison qu’il a fait lui-même la première fournée de cassettes. Dans le résultat, le son est parfois un peu limite, voire crapuleux pour des chansons qui auraient mérité un peu mieux tant elles transpirent la sincérité qui touche (Bearably Sad)
Il serait réducteur de comparer Little Kid à Bon Iver, pourtant on en retrouve des traces indéniables, par exemple sur You Might Not Be Right, sa note martelée en fond, son arpège discret et la guitare bourdonnante. Le résultat est enthousiasmant en tous cas. Il peut même injecter de l’intensité avec quelques notes soutenues (Logic Song/We Waited…). Ce sont ces petits ajouts qui font tout le sel de Little Kid. Oui, on a déjà entendu ce genre de supplément réjouissant chez d’autres, mais encore une fois, c’est la subtilité du dosage qui séduit. Dans le même ordre d’idées, c’est beaucoup plus âpre que Fink. Song 9 est ainsi fatalement plus proche d’un Perfume Genius que de Muse.
Pour encore accentuer l’impression de nature et d’espace, on entend des trains, des mouettes, de l’eau. Ce qui fonctionne à petites doses mais j’ai beau tourner le problème dans tous les sens, l’idée de constituer un morceau de 10 minutes à base de bruitages de trains semble toujours irritante.
Il y a sans doute une grande quantité d’auteurs de cette trempe. Sans doute. Peut-être pas. En tous cas, il serait bête de passer à côté de celui-ci tant ce premier album confidentiel peut se révéler attirant. On est entre nous pour se refiler des bons plans. C’est celui-ci que je vous propose.
http://littlekid.bandcamp.com/album/logic-songs
C’est un chant doux et du piano qu’on entend sur le beau Mater qui lance cet album. Puis les choeurs évoquent plus le classique contemporain. Ce premier brillant morceau fait plus que planter le décor, il anticipe la diversité de ce qu’on entendra sur le sixième album de la musicienne Belge Valérie Leclerc.
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Il y a des albums qu’on détaille, dont on analyse chaque parcelle. Et puis il y a ceux qui se conçoivent dans leur globalité tant leur style est transparent. Ce huitième album de Stranded Horse appartient à ces derniers tant il est cohérent de la première à la dernière note de kora.
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Il est des groupes qu’on écoute encore et pour lesquels on se demande pourquoi on s’inflige ça, déception après inintérêt. Le cas des Tindersticks est un peu différent. Si on ne peut pas prétendre avoir à chaque fois succombé aux charmes d’un album fantastique, il y avait toujours des raisons d’y revenir, de ne pas lâcher l’affaire après 30 (gasp...) années de fréquentation.
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