mercredi 14 septembre 2011, par
Chant de mines
Faut-il conseiller quand même un album qu’on n’a pas adoré ? Cette question étrange peut recevoir avec la critique du jour une réponse positive. Parce que ce que propose Cats and Cats and Cats, une fusion entre l’enthousiasme du folk collectif et des compositions plus tortueuses a de quoi séduire. Le résultat du mélange ? Finalement proche de Ra Ra Riot, notamment dans la conception des morceaux dont eux seuls pourraient connaitre la destination. Ils en ont les qualités (un cœur gros comme ça, un enthousiasme communicatif) mais aussi un manque de limpidité.
Le chant n’enchante pas, c’est pour moi la principale réserve. Zommercroon en est irritant de fausseté. Christmas Lions est ainsi plombé par, alors qu’il intrigue par son mélange de simplicité folk et de rythmes anguleux.
Si on accepte que certaines productions jouent avec l’aspect bricolo, c’est carrément l’amateurisme qu’on sent ici. On aimerait les faire rentrer dans un studio, un vrai, parce que si le folk décharné s’accorde mieux que bien de faibles moyens, l’ampleur et les aspérités d’un math-folk (Marc, créateur d’étiquettes) anguleux n’en sortent pas grandies. En gros, ce qu’on aurait accepté d’une démo devient rédhibitoire pour un album présenté comme produit fini.
Les chœurs pourront consoler ceux qui regrettent cet aspect sur le dernier album de Bodies Of Water. Précisons qu’ils n’en ont pas la force mélodique. Architecture In Helsinki pourrait aussi être un repère pertinent, pour les variations incessantes, les dialogues de voix mixtes. On appréciera aussi cet étrange mélange de passages très musicaux et entrainants (pas éloignés de Yann Tiersen sur For The Love Of Mechanical Bears, accordéon compris) et de freestyle biscornu. Quand ils s’y mettent tous ensemble, c’est tout de suite mieux comme sur le final Come Home
Si j’en parle, c’est aussi parce que mes réticences ne s’appliqueront pas forcément à vous, et peut-être que ce sera une heureuse découverte. Mescritiques en mode service public donc. Il est toujours décevant de passer si près d’un album qu’on s’apprêtait à aimer. On aime la fougue, le violon, mais rien à faire, sans un minimum d’organisation la confusion est trop importante pour que je me laisse séduire. De plus, si je ne demande pas à un chant d’être très propre ou classique, il y a un minimum qui est en certains moments non atteint, rendant certains morceaux irritants alors qu’ils avaient beaucoup pour emballer.
Il y a des albums qu’on détaille, dont on analyse chaque parcelle. Et puis il y a ceux qui se conçoivent dans leur globalité tant leur style est transparent. Ce huitième album de Stranded Horse appartient à ces derniers tant il est cohérent de la première à la dernière note de kora.
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