vendredi 30 septembre 2011, par
Miossec ordinaire
Rarement il n’a été aussi difficile d’être objectif qu’avec Miossec. Critiquer un de ses albums, mettre un quota d’étoiles, c’est aussi incongru que remplir une fiche d’évaluation d’un parent. Mais on va jouer le jeu, le but étant de donner l’envie (ou pas) d’écouter le huitième album de l’ami Breton.
Si vous voulez jouer au jeu des sept erreurs avant de vous procurer ces "Chansons Ordinaires", on peut dire sans risque de trop se tromper que le ton est plus électrique, mais comme souvent chez lui, la musique passe derrière les paroles mises en avant. Tradition française oblige. Cet habillage lui va en tout cas bien au teint frais puisqu’un peu de rentre-dedans est bienvenu et ce ton plus enlevé cadre bien avec ses nouvelles aspirations, ce qu’on retrouve au détour d’un Chanson d’Insomniaque ou de la prenante Chanson Dramatique. Seule la Chanson Qui Laisse Des Traces relâche un peu la pression.
Après certains arrangements brillants du précédent "Finistériens" (dus à Yann Tiersen), on ne peut pas chercher d’émotion musicale pure, mais ces guitares empêchent l’impression d’écouter de la variété. Comme souvent, on se dit aussi qu’une personnalité pareille pourrait supporter une musique plus brute ou plus aventureuse. Mais nous sommes d’accord, ce n’est pas ce qu’on vient chercher ici, et quelques titres tirent franchement leur épingle du jeu, ce qui a toujours été le cas avec lui. Chanson d’un Fait Divers est de celles-là, où le faits divers n’est jamais précisé, et c’est cette longue mise en place qui fait le sel du morceau.
Il y a toujours des saillies assez drôles, il n’y a que lui pour commencer une chanson l’air de rien par « J’aimerais tant te voir morte/Comme dans les chansons d’autrefois » dont un des refrains est « C’était mieux avant/Tout était plus décadent » ou ponctuer l’assez cyniquement objective Chanson Sympathique d’aphorismes du « Ce n’est pas parce que tu ressembles à rien que ça fait de toi quelqu’un de bien. », parmi une collection d’autres qu’il serait fastidieux de monter en épingle.
Il y a seize ans déjà (eh oui), ses chansons suintaient le vécu. Il n’est donc pas étonnant qu’elles soient encore plus pétries d’expérience. Paradoxalement, elles semblent moins désabusées. A l’instar d’un Jean-Louis Murat (dont le "Grand Lièvre" vient de nous être livré) ou d’autres, son univers est une suite de conventions (ou ses tics comme ses phrases saturées de mots) au sein desquelles il peut développer de nouvelles histoires qu’on sait apprécier par avance. Tout comme il n’est pas obligatoire de penser que les vampires existent en vrai pour apprécier la fiction qui se sert de ces poncifs pour créer des fictions, il ne faut pas prendre pour argent comptant toutes ses marottes. Et avec la même base qu’on a la fausse impression de cerner, on écoute son huitième album comme on a écouté les sept autres, avec une facilité déconcertante. On a parfois du mal à croire qu’on entend ces chansons pour la première fois.
On ne remerciera jamais assez Christophe Miossec. Si l’homme semble apaisé et sobre, ses chansons qu’il dit ordinaires le sont finalement en son chef et c’est ça qui nous plait, cette propension à transcender le quotidien jamais démentie, une verve qu’on aime retrouver de temps en temps.
http://www.christophemiossec.com/2011/
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