vendredi 13 janvier 2012, par
Entourage
Ceci devrait être la dernière critique de 2011. La semaine prochaine, on revient avec de la fraiche parce que vous le valez bien
Et si la carrière de Shara Worden était une question d’entourage ? C’est la première fois que j’écoute un de ses albums en tant que My Brightest Diamond mais j’avais déjà succombé au temps du formidable dernier album de Clogs, projet initié par deux musiciens de The National et très riche de ses collaborations.
La genèse de cet album n’est d’ailleurs pas inintéressante puisque la conception a commencé quand Shara a été invitée à la série de concerts American Songbook organisée par le Lincoln Center. Elle a adjoint à son groupe l’ensemble yMusic qui a déjà collaboré avec Bon Iver, Antony & the Johnsons, The New York Philharmonic et Rufus Wainwright. Tant qu’à rester en excellente compagnie, signalons que c’est sorti chez Asthmatic Kitty (le label de l’intouchable Sufjan Stevens) et que le design de la pochette est signé par un certain DM Stith.
Comme instinctivement on aime retomber si pas en terrain connu, du moins trouver des affinités, je situerais My Brightest Diamond dans la catégorie des auteurs luxuriants et virtuoses, comme Andrew Bird, Owen Pallett ou Joanna Newsom. On retrouve le même goût de la belle chose, même si cet amour implique de se lancer dans des figures de style complexes. Les fulgurances sont peut-être moins marquantes que chez les deux exemples, mais on peut sans risque la confronter à des artistes de ce niveau. Au lieu du violon, c’est cependant la voix qui prime, qui survole les débats.
Elle peut donc se contenter de peu d’accompagnement (I Have Never Loved) et montrer une maitrise totale pour monter sans se perdre, et ce dès le premier morceau We Added It Up. Ce qui nous vaut au passage quelques morceaux de bravoure comme Be Brave. Comme ma découverte de l’artiste est assez récente, j’ai aussi pensé à la voix de Rosemary Moriarty (c’en est même parfois troublant), avec moins de gouaille et plus de retenue même si le côté jouette est commun (There’s A Rat). Cette versatilité est aussi bienvenue, réussissant des écarts qui nous mènent du côté de la comédie musicale classique un peu perturbée et pas forcément limpide (In The Beginning) à une douceur qu’elle maitrise aussi (She Does not Brave The World) en passant par du plus guilleret (High Low Middle). Tout n’est pas enchanteur (Ding Dang) mais ses mélodies occasionnellement tortueuses cachent moins de chausse-trappes que chez St Vincent (Reaching Through To the Other Side)
Charmant est un terme un peu surannée et sans doute un peu méprisant pour qualifier un album. Pourtant, en dépit de ce risque de mauvaise interprétation, c’est celui que j’emploierais pour cet album entre classique et modernité, corset et liberté, beauté formelle et accessibilité.
C’est un chant doux et du piano qu’on entend sur le beau Mater qui lance cet album. Puis les choeurs évoquent plus le classique contemporain. Ce premier brillant morceau fait plus que planter le décor, il anticipe la diversité de ce qu’on entendra sur le sixième album de la musicienne Belge Valérie Leclerc.
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