vendredi 11 novembre 2011, par
Exultation
Il faut résister à la tentation de classer un groupe. Parce que si le cerveau peut vous être reconnaissant de trouver des repères, ceux-ci peuvent éclater en cours d’écoute. Les premiers morceaux de ce premier album des Belges de Sunday Bell Ringers semblent vouloir se faire des amis chez les amateurs de formations comme comme Fanfarlo ou Broken Records (ou les plus inspirés disciples de on-ne-va-pas-encore-les-citer). Mais la force de ces Sunday Bell Ringers, c’est justement de passer outre cette référence pour apporter sa propre valeur ajoutée. Et avec une force de frappe pareille, on peut dire qu’elle est évidente, assez dans la ligne orthodoxe pour la plage titulaire, plus déviante pour le reste.
On peut préciser que ceci est le nouveau projet de Joeri Cnapelinckx, qui sort un peu de nulle part, sauf si des noms comme De Anale Fase (vous voyez que vous comprenez le néerlandais) ou Tommigum vous sont familiers. Plus familiers est le petit label Zeal Records de Leuven qui nous avait déjà donné Isbells, Kiss The Anus Of A Black Cat, Marble Sounds ou Low Vertical (que je dois découvrir).
Il ne s’agit donc pas d’un véritable débutant, et on peut dire que ça se sent, notamment parce que cet album est très abouti et d’un équilibre étudié. L’agencement des morceaux par exemple est impeccable. Après les deux premiers titres déjà évoqués, le virage s’effectue via In the Belly Of The Whale qui part d’une densité de son plus électronique pour terminer en un chorus dont Tv On The Radio ne renierait pas les cuivres acharnés. Cette pêche se confirme sur un Angry Rabbits dont la tension sourde explose en percussions. Puis la tension (mais pas l’intensité) retombe sur Like Home, jolie chose rehaussée de la voix d’Inne Eysermans d’Amatorski et d’orgue, comme un My body Is A Cage de proximité. C’est alors qu’ils achèvent le travail, préparant par un rock sombre (C Smile et ses guitares Curesques), l’exultation (Blue Streets) puis le chœur final (Mail).
Ce groupe a un son, une signature, et ce mélange, je ne l’ai pas rencontré tel quel ailleurs. Quand des groupes qui mixent intelligemment et avec sensibilité une large palette d’influences, il faut qu’ils se distinguent par une intensité supérieure. Elle est là, je ne peux que la constater, et la ressentir.
Dans la marée de sorties, cet album-ci n’a pas eu d’écho et j’ai de bonnes raisons de penser que ce n’est pas juste, et s’il est inutile de se présenter en redresseur de torts, je sais qu’un bon conseil est toujours apprécié. Garder cet album pour soi serait une faute de goût pure et simple. La puissance de Sunday Bell Ringers mérite en tous cas le partage, et je dois bien admettre que je tiens ici un de mes albums préférés de l’année, et puis c’est tout.
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