vendredi 28 octobre 2011, par
Liam 1 - Noel 1
Le verdict devait tomber, c’est chose faite. Sans surprise, les deux adversaires ont misé sur des stratégies de confort : à Liam la morgue et les poses rock’n’roll, à Noel les arrangements luxuriants et la suprématie mélodique. Au final, il s’agit bien d’un match nul. Nul quant à la prise de risques qui aurait pu, sans doute, faire la différence. Pourtant les performances respectives se sont révélées plus intéressantes que tout ce qu’Oasis aura pu proposer dans les années 2000. Retrouvant un peu de son mojo, Liam a prouvé avec Beady Eye qu’il lui restait une saine énergie à revendre, et que son imitation de John Lennon commençait à être au point. Noel Gallagher, pour sa part, continue à faire du Oasis et, par endroits, flirte ici avec le prestige de ses propres classiques.
L’ouverture est pompière à souhait : Everybody’s on the Run est un condensé de déjà-entendu efficace qui pose d’emblée les enjeux. En tant que compositeur et producteur, Noel Gallagher n’a aucune leçon à recevoir de son frangin, et les beaux arrangements de cordes déployés pour l’occasion viennent bien rappeler qui est le patron. Mais le truc, on le sait, c’est la voix. Techniquement, Noel chante dix fois mieux que Liam ; seulement, alors que l’organe du cadet est un miracle d’attitude rock concentrée, l’aîné sonne aussi plat qu’une limande arrosée de chips. Du coup, étant donné qu’il assure aussi régulièrement les harmonies vocales, ses prouesses sont incapables de faire dresser le moindre poil.
Par ailleurs, on connaît par cœur un certain nombre de ses formules. Le beat en quatre temps de Dream On, par exemple, revient ainsi sur Soldier Boys and Jesus Freaks comme un canevas corvéable à merci, rappelant que monsieur a baigné dans les Kinks étant petit. Le début de If I Had a Gun offre quant à lui une nième réminiscence de Wonderwall et Whatever, cependant que Stop the Clocks et (I Wanna Live in a Dream in My) Record Machine ressemblent à deux nouveaux clones de la ballade oasienne typique, avec son développement éthéré et son gros solo au milieu. Quand on sait que plusieurs morceaux étaient dans les cartons d’Oasis depuis un bail, ça paraît légitime. Il n’empêche que Noel Gallagher, propulsé frontman à son corps défendant du haut de ses 44 balais, a encore deux ou trois tours dans son sac.
Ainsi, toute bateau qu’elle soit, la très aérienne Stop the Clocks clôture tout de même l’album dans une petite apocalypse sonore bien contrôlée, laissant quelques parcelles de terrain à un saxophone free qui rappelle forcément les Stooges, de loin. D’autres cuivrent ponctuent, de manière bienvenue, la sympathique The Death of You and Me, conférant une résonance tragi-comique à ce qui aurait pu n’être qu’un ersatz de plus. Fondamentalement conventionnelle aussi, (Stranded on) The Wrong Beach fonctionne par ailleurs très bien, voire mieux que la tentative – plutôt convaincante, du reste – de sonner comme un rescapé de l’Haçienda sur AKA... What a Life !, avec son piano en mode trance et sa guitare tout droit sortie des premiers New Order.
Le Mancunien aurait, paraît-il, enregistré parallèlement à ce premier effort solo un disque à consonance électronique. Malgré quelques collaborations fructueuses avec les Chemical Brothers, on préfère ne pas trop imaginer le résultat ; et ce, d’autant moins que “High Flying Birds” confirme l’évidence : peu ou prou, Noel Gallagher ne sait faire que ce qu’il a toujours fait, et son retour d’âge ne l’empêche manifestement pas de le faire bien. Certes, cet album passe-partout n’est pas près de rivaliser avec “Definitely Maybe” ou “Morning Glory”, et le public fervent qui s’amassera à ses concerts viendra pour entendre les tubes d’Oasis en version acoustique. Toutefois, hormis pour la voix sans sex-appeal du chanteur, on ne peut que recommander aux fans de jeter une oreille à cet honorable addendum.
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