mardi 29 novembre 2011, par
Interlude
Les groupes qu’on suit, on est prêt à les suivre très loin. Les excellents 65 Days Of Static sortent sur un label obscur (Dustpunk Records, une de leurs émanations endormie depuis 10 ans) la musique d’un film de 1972 ? On se doit d’y jeter une oreille. On s’en fait une joie même. Le projet de base prévoyait deux performances lors du festival du film de Glasgow mais a reçu des échos tellement positifs qu’ils ont décidé de le publier (avec un EP bonus), en levant les fonds via Indiegogo.
Le post-rock aime les ambiances cinématographiques, sans doute parce que sans le support de la voix, le pouvoir d’évocation est plus visuel. 65 Days Of Static a complètement joué le jeu, incluant même des thèmes musicaux récurrents. Pourtant, ce sont surtout leurs concerts qui séduisent le plus de non-initiés. Je suis passé par là (en première partie de Mogwai), et leurs prestations au Pukkelpop (public réclamant un rappel sincère après un Radio Protector dantesque) et Dour (ils ont dit à l’époque que c’était leur meilleur concert) ont contribué à leur reconnaissance
Le dernier album en date les voyait explorer une veine plus électronique, et le mélange plus poussé qu’auparavant a accouché d’un des sommets de 2010, le Tiger Girl. Ce Silent Running est ce qu’on a entendu de moins burné de leur part. Mais peut-être parce qu’on les connait, qu’on sait leurs déflagrations, il reste une tension latente, une bouffée d’énergie tapie dans l’ombre. Question puissance de frappe pure, des groupes comme Russian Circles (l’article arrive) sont encore une étape plus loin, même si ce n’est pas un but en soi. Space Montage est bien en l’état, pas besoin de le surgonfler à la testostérone.
Peut-être que les images du film s’y prêtent, mais un Broken Ship Ruse est quand même un peu âpre à l’écoute. Safe Distancing a une progression plus classique, mêlant claviers et guitares. Mais si leur sens mélodique ne se dément pas, la folle énergie, parfois éprouvante n’est plus mise en avant. S’il y a du piano, on sent qu’il ne va pas rester seul et on n’a pas tort (Burial Scene, Rantaloupe). Heureusement, la batterie (un de leurs gros points forts, surtout en concert) est toujours là pour ramener un peu d’ordre et de folie à la fois. Par contre, fort peu de synthés qui tachent ne sont à signaler si on excepte leur Finale.
Il faut encore une fois encore replacer l’exercice dans son contexte. Ne prenez donc pas ce Silent Running comme l’étape suivante de We Were Exploding Anyway, comme la poursuite de leur intégration plus poussée de l’électro dans leur post-rock métallique. 65 Days Of Static s’est donc attelé à une musique de film et cet album confidentiel doit plus être pris comme un bonus, une respiration. Dans cette optique, c’est surtout une petite ration supplémentaire qui ravira les fans plus qu’une introduction pertinente à la discographie du groupe de Sheffield.
http://www.65daysofstatic.com/
http://store.65daysofstatic.com/
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Ce qui est rare est précieux. Et dans un contexte musical où le post-rock se raréfie, les plaisirs que confèrent une formation comme Mono ne sont pas reproductibes par d’autres genres et deviennent d’autant plus précieux. Mais cette rareté ne confère pas pour autant le statut de chef-d’œuvre au moindre album du genre, loin s’en faut même.
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On sent dès le début de We Grew Apart que le morceau ne restera pas aussi désolé et de (…)
l y a plusieurs expressions qui attirent immédiatement notre attention. Et big band n’en fait pas vraiment partie. Mais il faut reconnaitre que les effectifs pléthoriques sont aussi une belle façon de susciter l’ampleur. C’est précisément ce qui rend Oootoko immédiatement sympathique.
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