lundi 16 janvier 2012, par
Hybridation
La recherche du prochain Arcade Fire pourrait être une occupation à plein temps. Bien honnêtement, la quête est dans ce cas plus importante que le résultat, vu qu’on ne cherche pas vraiment de remplaçants aux Montréalais, et surtout, on a emportés avec nous pas mal de nos compagnons de route. On va pour le moment résister à la tentation de dérouler l’habituelle liste et se borner à y ajouter Of Monsters And Men.
Ce groupe est un sextette plutôt acoustique (entendez avec violon, accordéon et cuivres), qui a beaucoup aimé Funeral, qui vient d’Islande et dont on n’a pas encore beaucoup parlé (Indie Rock Mag était très fort sur la balle pour le coup). Dit comme ça, on pourrait croire que j’ai créé de toutes pièces une hypothétique formation à base d’hybridations pour coller au mieux à la ligne éditoriale du site. Mais non, c’est Fred qui a servi de rabatteur, passant par les sessions de l’indispensable radio de Seattle KEXP. Cet album n’est pour l’instant sorti que sur le territoire islandais, mais à l’heure de la toile mondiale, c’est un détail. Gageons cependant qu’une sortie plus large viendra donner un coup de projecteur étendu sur ce My Head Is An Animal. Ce qui était déjà arrivé à un groupe canadien, mais je ne peux plus dire lequel…
De la paternité naturelle, on retrouve surtout la tendance motivée (avec le pack complet, incluant les ‘hey !’), mais qui génère plus de joie que de volonté de prendre à la gorge. Je n’ai jamais caché mon goût pour ces groupes, de Dark Water Hymnal à Bodies Of Waters. De ces derniers on retrouve la folle fougue de la première époque, la volonté de tout rendre hénaurme, cet amour des hymnes que pratiquait aussi I’m From Barcelona du temps où ils se contentaient de jouer sur leurs qualités (Dumb Bears). On entendra pourtant des morceaux tout simples, avec deux voix, deux petites guitares, et des handclaps parce que bon, même l’intimité doit être conviviale (Sloom). Ils n’ont visiblement pas encore trouvé le moyen de se dominer au point de ne pas monter. Ce qui donne un côté un peu systématique à leur démarche. Seul Love Love Love reste au sol mais on sent dès l’entame de Your bones que cette introduction n’attend que la mise à feu.
Le duo de voix pourra aussi bien évoquer Stars (les dialogues des voix de Little Talks) ou alors The XX (Yellow Lights). Peut-être qu’il faut que je résiste à la tentation facile de la comparaison, mais laissée toute seule, la voix féminine n’est pas sans évoquer Florence Welsh (Sloom, From Finner).
On chopera donc quelques morceaux qui ont inévitablement l’air d’hymnes. Six Weeks est renversant si vous vous mettez sur son chemin. King And Lionheart repart comme il faut. Oui, on s’est bien habitués à cette façon de procéder. Sur la longueur, on pourra être découragé par autant d’allant, mais la sincérité de leurs lalala sur Your Bones nous rend le sourire malgré tout. Parce que tout dépendra de vous au final. Vous êtes les seuls à approuver vos choix et vos goûts et votre plaisir d’écoute est le seul critère valable. Vous ne me verrez pas ciller si vous insistez sur le fait que tout ceci est déjà entendu. Ma mission se borne à vous signaler qu’il y a du plaisir potentiel dans tout ceci, surtout si le souffle vous semble plus important que la répétition. Je ne peux que me borner à vous livrer ce qui me plait en toute partialité.
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