vendredi 16 mars 2012, par
Bordel démoniaque
On ne peut pas faire le bonheur des gens contre leur gré. Certains s’acharnent pourtant et je me dois de les remercier. Dans la courte liste figure Vincent de Cheap Satanism Records, et Esprits Critiques est sans doute un des seuls sites à couvrir leur discographie. Ce n’est sans doute pas fini puisqu’il y en a deux autres sur le feu et si souvent je dois sortir de ma zone de confort, c’est aussi revigorant.
Avec un titre pareil et les thèmes abordés, il semble tout à fait logique de se retrouver sur le label, parce que les démons, on aime ça chez Cheap Satan. 12 morceaux en 34 minutes, on n’est pas là pour disséquer de la digression progressive. L’analyse d’ailleurs passe au second plan, après la réaction de l’organisme, des membres qui entrent en vibration. Les miens seront tout d’abord décontenancés par le très nerveux Polyester Shirt Polyester Pants, ou encore par le plus lourd White Witch Black Witch (sans être du stoner). Mais cet album n’est pas entièrement abordé avec le doigt dans la prise, et leur versant plus acoustique est intéressant. J’apprécie que Planet Of Sex ressemble à une version débranchée de Clinic, ou cette façon de faire passer la tension sans recourir systématiquement au bruit, préférant à la saveur de l’huile de moteur celle des Rolling Stones hors d’âge
La déglingue est un art, on l’oublie souvent, et il n’y a pratiquement pas de différence entre le décalage et le n’importe quoi. Mais quand on aime les garages pas rangés et les doux dingues comme les So So Glo’s, on en vient à penser que si le chant est un peu faux non seulement ce n’est pas trop grave, mais que la façon de se perdre est même sympathique (Plasting Flower Melting Sun). Et quand ça ne suffit pas, ils convoquent des voix enfantines pour chanter sur la plage titulaire I have my degree/In demonlogy. Charmant. Comme ceci est le premier album d’un groupe américain, leur accent français est… particulier (La Diosa Verde), faisant sonner ‘mon amour’ comme ‘more and more’, ce qui n’est pas si incongru au final.
Vous l’aurez compris, la démonologie de Swilson ne pousse pas à la messe noire au premier degré, mais à un joyeux bordel qui arrive à rester bordélique et joyeux sans virer au chaos. C’est un hommage peut-être paradoxal mais c’en est un.
http://hi-science.com/
http://www.cheapsatanism.com/?page_id=17&lang=fr (pour l’acheter ou le télécharger)
On a déjà avancé l’idée que The National serait le plus grand groupe de rock du monde. Ou alors pas loin. Mais sans doute par défaut. Il faut dire que leur succès est arrivé sur le tard et presque malgré eux. Ils peuvent se targuer d’une impressionnante discographie. Et puis il y a cette sensation que les albums s’enchainent sans que leur statut n’impose leur contenu. Ils arrivent à avoir des (…)
Jamie Stewart est un artiste qui fait de la musique excitante. De combien pouvez-vous dire ça ? On ne veut pas dire qu’il a toujours tout réussi, tout le temps, mais on prend toujours de ses nouvelles avec une curiosité certaine. On sait qu’on va être surpris, un peu secoués et peut-être même un peu soufflés. Ou même beaucoup soufflés dans le cas qui nous occupe, à savoir le successeur du (…)
Conor Oberst a aquis très tôt un statut culte, le genre dont il est compliqué de se dépêtrer. Lui qui se surprend ici à avoir vécu jusque 45 ans (il y est presque...) nous gratifie avec ses compagnons de route Mike Mogis et Nate Walcott d’un album qui suinte l’envie.
Cette envie se retrouve notamment dans la mélodie très dylanienne d’El Capitan. On peut retrouver quelques préoccupations du (…)
On a fatalement un panthéon de groupes indés attachants. Et tout en haut figure cette formation du Minnesota. On pourrait aussi citer The Rural Alberta Advantage ou Port O’Brien au sein de cet aéropage héritier d’une époque où l’engagement total était un style en soi. Le résultat est un charme fou lié à cette intensité réelle.
Hors mode donc mais leur inclination pro-climat, leur volonté de (…)