jeudi 12 avril 2012, par
Voyage cohérent
Il y a des gens, comme ça, qui semblent faussement familiers. Familiers parce que la connivence s’établit tout de suite. Faussement parce que tout ce que j’ai lu sur ce projet d’un homme seul mais bien entouré fait référence à des artistes qui me sont complètement inconnus.
Parlons de la familiarité donc, puisque c’est ce qui nous intéresse et pourra vous plaire. Vous pourrez y croiser des fantômes, dont celui du tellement regretté Vic Chestnutt. On y pense notamment parce que le ton est assez décharné dans l’ensemble mais ne se refuse pas une petite injection de batterie dont le son peut évoquer les Canadiens en liberté de Silver Mt Zion. Un son sec, de la batterie, le nom de Two Gallants m’est venu aussi, pour la propension à trousser des morceaux qui restent en tête (The Wrong Trainer).
Ce style un peu nu parfois se renforce souvent d’invités, amenant des percussions (on l’a dit) mais aussi une voix féminine en contrepoint. Le résultat peut passer du lâche aux entournures (New Mexico et son banjo) à une ambiance plus pop et directe (My Life Travelling For Working) en passant par le plus épais Nastasia et la furie de Delivery Man. Ca bourdonne, ça cogne, et ça fonctionne. D’une manière générale, j’ai peu envie d’entrer dans le détail, c’est un album qui se prend en entier
A ce stade, vous n’aurez sans doute pas deviné que My Name Is Nobody, Vincent Dupas pour l’état civil, est Français. Et c’est très bien comme ça. Si vous identifiez du folk viscéral comme enregistré en Bretagne (c’est le cas ici), j’imagine que ça déforce l’impression. D’une manière générale, on s’éloigne aussi de ses compatriotes plus timides et réservés quand ils abordent ce style. La musique est aussi affaire d’évocation, et si on ne sent pas trop le square-dance ici, il est nécessaire d’y croire, de suivre un chanteur sans qu’il ne se sente obligé de sombrer dans le cliché. A cet égard, ce Good Memories est une réussite. On évoque un album de voyages, d’impressions. Pourtant, avec un peu de recul, on perçoit plus de cohérence qu’un traitement supposé pointilliste laisserait imaginer.
Article Ecrit parOn associe depuis toujours Sharon Van Etten à Shearwater. Outre un copinage qui les a vus partager la scène le temps d’une tournée et de quelques morceaux, il y a cette pureté, cette émotion affleurante qui émeut sans autre forme de procès. C’est un don que certains artistes ont. S’ils parlent tous peu ou prou d’eux-mêmes, certains semblent parler à chaque auditeur en particulier.
Mais si Jonathan Meiburg a ce chant qui touche à la perfection, il y a ici une fêlure plus qu’humaine. Un peu de fausseté (...)
On a une tendresse particulière pour ceux qui partent d’une matrice folk pour en faire quelque chose d’un peu différent, mine de rien. Parmi ceux-ci on comptait le duo Rue Royale dont un des membres revient en solo sous le nom de Dekker.
Il s’en dégage un aspect cool et actuel qui plait immédiatement. Il profite notamment d’une haute tenue mélodique (Small Wins). Sa voix immédiatement sympathique, même en mode falsetto (Do It All Again). Et quand le tempo se fait plus soutenu, on entend un morceau (...)
Les artistes français pratiquant avec talent des genres folk et dérivés font partie des amis de nos oreilles. On avait déjà ajouté Gabriiel à Raoul Vignal ou The Wooden Wolf à la liste sur foi d’un prometteur premier EP. Evidemment, on est restés aux aguets pour le premier album et on n’a pas eu tort.
La plage titulaire montre déjà une belle palette, avec ces cordes majestueuses et graves, de belles harmonies avec la choriste qu’on retrouvera tout au long de l’album et une sensation d’ampleur et la (...)
Si les rencontres avec Barzin sont plutôt espacées, les retrouvailles ont toujours été faciles. Il s’est en effet passé 8 ans depuis son dernier album. Le chanteur canadien a en tous cas mis à profit cet intervalle pour faire évoluer son univers.
On ne retrouve donc plus vraiment d’arpèges acoustiques. Exit donc les ressemblances autrefois flagrantes avec Spain, remplacées par une légèreté de tous les instants qui est à la fois la force et la potentielle réticence. Force parce qu’on n’a plus (...)