jeudi 16 août 2012, par
Relation personnelle
On peut dire qu’il est difficile de trouver quelqu’un de moins punk musicalement que Marissa Nadler. Pourtant, peu d’artistes autant qu’elle ont aussi bien assimilé de concept du Do-it-yourself. Ainsi, après avoir créé son propre micro-label (Box Of Cedar Records), la plupart de ces disques récents sont disponibles via un site d’artisanat (Etsy). Et artisanale, sa musique l’est très certainement.
Pourtant, ce complément à son excellent album de l’an passé n’a pas un enregistrement au rabais. Même sur scène où elle défend souvent ses morceaux toute seule, le son a en effet toute son importance, celui de la guitare comme l’écho sur sa voix cristalline. On entend en plus de la batterie sur Wrecking Ball, qui le classe plus dans les slows que dans le folk nu. Évidemment, ce ne sont pas les ajouts de piano de Love Again ou There Is a Fire qui vont les dénaturer. Et quand elle ajoute un violon sur To A Road, Love, c’est bien entendu magnifique.
Marissa ne vous décevra pas si vous l’aimiez déjà. Et vous aurez compris que c’est mon cas. Difficile de rentrer dans le détail, ces chansons finalement se ressemblent un peu, lui ressemblent un peu, et il n’y a pas d’objection spécifique à formuler surtout que contrairement à l’album sorti l’an passé, ce gros EP est plus acoustique. Apostle aurait par exemple pu se retrouver sur n’importe lequel de ses albums, même si en tendant l’oreille on distingue une nappe de clavier. Les habitués retrouveront donc avec plaisir ces adresses à la seconde personne (Love Again, There Is A Fire), particularité qu’elle partage avec Dominique A.
Il est peut-être désolant de constater que Marissa Nadler ne s’adresse qu’à des convaincus, via des canaux assez confidentiels. Tant mieux pour le lien privilégié (et les disques signés), mais c’est dommage pour la renommée d’une artiste aussi douée et attachante. Raison de plus pour en parler dès qu’on en a l’occasion, pour que ces morceaux fondants trouvent tous les cœurs à qui ils doivent d’adresser.
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