samedi 10 novembre 2012, par
Album bipolaire
‘Lounge’, ‘austère’ et ‘sombre’ n’ont jamais été des qualificatifs qu’on a souvent employés pour le turbulent artiste de Baltimore. Son truc, ce serait plutôt une electro-pop hystérique, l’IDM sous ecsta, la lap-pop en furie. Mais comme cette débauche d’adrénaline s’accompagne d’une bonne humeur communicative, il eut vite fait de nous entrainer dans sa folle danse. Ces artistes à fort potentiel créatif ne sont jamais meilleurs que quand ils arrivent à canaliser leur énergie sans perdre leur spontanéité et c’est ce qu’on avait ressenti sur Bromst.
Une fois cet album sorti, il a voulu se frotter à une musique plus organique, et a donc utilisé plus d’instruments live, ce qui est une grande nouveauté pour lui et devrait lui permettre d’explorer de nouvelles routes. Ces deux tendances qui émergent dès le premier morceau, quand l’introduction épaisse s’interrompt pour un déluge de clavier un peu hystérique. Les interruptions font pleinement partie de son style, on y était donc préparés.
Prettyboy est assez élégant dans son genre avec des violons presque grandiloquents, sa mélodie un peu lascive. Mais rassurez-vous, l’attaque surgit dès Crash Jam. Le morceau final se compose de plusieurs parties, comme à la grande époque du prog. On connaissait déjà depuis le très bon Wham City (sur Spiderman Of The Rings) sa propension à se lancer dans de longs développements mais ici l’optique est différente vu qu’il ne profite pas pour prendre son temps à instiller de l’intensité, mais joue plus sur la rupture et la complémentarité.
USA I (Is a Monster) commence aussi par des violons avant que ne se déchaine le même pattern que d’habitude. A croire qu’il a tout préprogrammé, et ne peut pas (encore ?) s’en passer. La suite se trainera bien un peu (USA III), se fera lancinant avec des chœurs sur un fond un peu speedé (USA IV). On ne se refait pas.
J’avoue ne pas m’être complétement laissé séduire par ce Dan Deacon, qui semble mener un combat intérieur entre une tentation mélodique et des restes de nervosité survoltée. Album ambivalent donc, mais qui risque par sa versatilité de ne pas faciliter une écoute complète.Un album peut très bien être intéressant sans être enthousiasmant. Celui-ci ne m’aura pas fait rêver, mais le mélange qu’il propose lance de nouvelles pistes pour Dan Deacon. On le sent prêt à évoluer, mais pas encore à complétement abandonner une façon de faire qui le caractérise depuis le début, ce qui rend cet album hybride un peu déroutant et pas toujours cohérent. Mais le nerveux de Baltimore a sans doute une idée derrière la tête. Seul l’avenir nous dira s’il osera lui donner une forme définitive.
On ne s’attaque pas à un album de Swans à la légère, on le sait. D’ailleurs, leur album précédent qui semblait plus accueillant de prime abord le rendait aussi moins intéressant.Ils semblent avoir changé d’avis et reviennent donc à une ampleur impressionnante, estimant sans doute qu’un goût de trop est préférable à un goût de trop peu.
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