jeudi 31 janvier 2013, par
C’est beau, la passion
Un jour, vous vous rendez compte qu’un label de post-rock vous a identifié, et vous envoie à flots continus des nouveautés venues de pays dont on parle moins. Ces groupes auto-produisent souvent leurs albums avant que Fluttery Records (qui distribue aussi les très bons Ana Never) ne les diffuse plus largement. On le voit, c’est clairement une filière de passionnés, et une musique pour spécialistes, même si elle est clairement très accessible. Enfin, souvent, parce que ce que fait un projet comme Gate vire carrément du côté obscur de l’expérimental (vous connaissez la citation).
Il est plus facile d’en parler en les mettant côte-à-côte, pour que vous puissiez faire votre choix. Encore que si pour vous ‘post-rock’ n’est pas un gros mot, vous pouvez tout essayer. Chacun a sa particularité en tous cas.
Le plus classique et mélodique du lot est sans doute ce Amp Rive qui nous vient d’Italie. Le cahier des charges est rempli, sans vraiment de très hauts faits, mais sans ennui aucun non plus. Et puis sans que vous ne l’ayez prévu, vous réalisez aussi que vous êtes captés, que Best Kept Secret vous tient. Pourtant, il n’y a pas de décharges d’adrénaline, mais une succession de passages imposés bien exécutés.
Et si on parlait d’un groupe russe, comme ça, pour changer ? Neko Nine n’a rien à voir avec le groupe post-rock français Neko (ni Neko Case d’ailleurs, mais c’est plus flagrant). Assez proche dans l’esprit de Russian Circles (qui, eux, sont Américains), ils ont décidé de se concentrer sur des morceaux courts (il y en a 13, du coup) et misent sur un son compact et pas trop nerveux. Leur façon de se concentrer sur l’essentiel et l’usage d’un clavier et de guitares plus pêchues pourra aussi rappeler Maybeshewill.
On placera Supernova dans la catégorie des petits plaisirs coupables quand ils branchent le troisième ampli. Parce que, oui, un peu de sons distordus mais propres sur eux, c’est toujours bon à prendre, et 65 Days Of Static n’est pas loin parfois, même si ce n’est pas aussi nerveux au final. Dans le post-rock burné, Neko Nine a quelques atouts à faire valoir donc.
J’ai gardé mon petit préféré de la série pour la fin. Memoire est une compilation d’un artiste portugais qui a décidé de regrouper plusieurs compos de plusieurs projets empilées depuis 2006 et de les retravailler. Dans les faits, les brusques montées de son gardent un tempo toujours placide. Parce que l’essentiel n’est pas là, mais dans le jeu sur la pure densité de son, où on ne sait pas trop bien si on est dans l’électrique ou des délires électroniques à la Fuck Buttons (School Days). C’est ce style de distorsion qu’on retrouve en tout cas sur Shattered Glass et c’est ce qui crée une certaine euphorie.
Il maintient l’attention tout le long de Motherfucker, et il peut répéter à l’infini une mélodie simplissime sur l’étrangement nommé She’s Blonde And She Says Aau A Lot. Les chouettes morceaux s’enchainent (Western Media Avenue) et on peut sans crainte envisager de très hautes rotations.
On ne va pas tourner autour du pot, si vous tenez à apposer une étiquette sur votre flacon d’Endless Dive, celle de post-rock adhèrera. Mais on est clairement à la limite du genre, avec une vraie personnalité qui dévie souvent vers le folktronica. Il faut dire que le ton très fortement mélancolique est encore augmenté par des incrustations de sons et dialogues fixés sur VHS ou cassette, voire (…)
Si Mogwai est un des premiers noms qui vient à l’esprit quand on parle de post-rock, ils en ont abandonné bien des recettes il y a fort longtemps. C’est sans doute cette volonté d’évolution, certes mesurée mais constante qui leur permet ces 30 ans d’existence déjà et de nous gratifier d’un onzième album.
Une constante, c’est leur amour du titre tordu, sans doute des private jokes opaques (…)
Les groupes indés dont on parle ici ont parfois l’occasion d’arrondir leurs fins de mois en plaçant un morceau ou l’autre dans une œuvre audiovisuelle. Pour les groupes de post-rock, le potentiel est encore plus grand. Outre ceux qui placent un titre comme la très belle utilisation de East Hastings de Godspeed You ! Black Emperor - No Title as of 13 February 2024 28,340 Dead dans Under the (…)
Le style, les ambiances de Wyatt E. étaient déjà connues et on les retrouve toujours avec autant de plaisir. A la lisière de choses connues (post-rock, doom), ils ont toujours su ajouter une touche personnelle. Il existe des exemples de post-rock avec des ambiances proche-orientales. Citons Esmerine ou Oiseaux-Tempête mais ceci a une coloration différente. L’ambition est d’explorer l’ancienne (…)
A ce stade, on a parlé de presque tous les instruments en solo. Guitare bien sûr, violon avec des artistes comme Sarah Neufeld, batterie avec Anthony Laguerre, trompette avec Alan Regardin. Voici donc une tranche de basse. Le son d’une basse est différent d’une guitare, certes, mais l’utilisation peut être sensiblement identique, même si dans le cas de Ludovic Gerst, le jeu peut se faire avec (…)
EAST. - Hula Hoop
Il ne faut pas réfléchir énormément pour situer les influences du trio français East. Leur rock dense et intrigant est en effet imprégné de cette musique froide qui nous plait. Seaside Road est par exemple clairement influencé par Joy Division, en moins hanté évidemment, ce qui est une bonne nouvelle finalement pour la santé mentale du chanteur. Ce chant n’est pas virtuose (…)
White Note est un groupe parisien qui a déjà sorti un album et un EP. On en parle aujourd’hui parce qu’on pense qu’il y a plusieurs choses ici qui pourraient vous plaire. On est là pour ça après tout. Hors de toute mode mais sans être daté non plus, la formation parisienne retrouve l’esprit éclectique et efficace de formations nineties comme Strangelove ou Jack sur Amito. Ou alors du Gene (…)
Hannah Peel - Rebox II EP
On est bien contents d’avoir des nouvelles de la jolie Hannah Peel. Surtout que vu le nombre de ses collaborations, il est facile de perdre le fil. Il faut aussi savoir qu’à l’instar d’Olivier Ackerman d’A Place To Bury Strangers qui fabrique ses pédales d’effets, Hannah produit des boîtes à musique. Et ce sont elles qui constituent le plus gros de l’orchestration (…)