vendredi 8 février 2013, par
Ne le cachons pas, c’est parce qu’on me les a envoyés que je parle de ces quelques albums distribués par Five Roses. Quand on a l’esprit un peu curieux, recevoir un paquet de groupes dont on n’a strictement jamais entendu parler est toujours agréable. Surtout quand il y a de la variété et, comme ici, de la qualité.
Je ne pense pas avoir jamais parlé ici d’un groupe de la péninsule malgré un nombre d’articles écrits. Et puis Niagara, pour moi, c’était surtout un groupe de variété française un peu sulfureux. Rien de tout ça ici bien évidemment puisqu’on peut se trouver face à une version plus apaisée des hystérique HEALTH dans l’approche un peu différente de la composition, voire M83 pour cette approche atmosphérique. Ils ne se cantonnent en effet pas à la classique alternance de couplets et refrains mais préfèrent une structure plus étirée. Il y a aussi de la place pour le soleil de Seal et le mélange n’est alors pas si éloigné de Yeasayer. C’est logiquement ce morceau plus aéré mais toujours dense qui leur sert de single.
On retrouve aussi sur Watershipdown l’IDM du Caribou d’avant (disons période The Milk Of Human Kindness pour fixer les idées. Etacarinae quant à lui ne semblerait pas déplacé chez Animal Collective, ou plutôt chez un de leurs émules comme Le Loup. On le voit, c’est tout un pan de la musique psychédélique qui est balayé. Ne manquent finalement à l’appel que les soli de guitare acides.
On apprécie en tout cas une belle versatilité, capable de faire sans effort apparent le grand écart entre un morceau d’introduction très simple ne jouant que sur les harmonies vocales et un hypnotique E.V.A. qui entre en éruption. Galaxy Glacier montre un aspect plus rude, plus débridé, et pourra peut-être décourager les moins préparés. Mais je pense que le public potentiel d’un album pareil y pourra là contre (j’ai droit à une expression bruxelloise de temps en temps), et si les noms glissés ça et là vous inspirent, voici un complément. Si ce site disparaissait brutalement, l’équilibre ne serait pas rompu, tout au plus sera-t-on déploré par quelques personnes qui ont leurs habitudes. Mais on tient à ce rôle de passeur entre ce qu’on nous envoie et ce qui pourrait vous intéresser. C’est notre petite place dans l’écosystème.
How come you, too, assume your opinion counts ?
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MamaKilla (on prononce ‘Mama kiya’ visiblement) est un power-duo avec Stéphane Del Castillo au chant et à la guitare, Boris Barzul à la batterie et aux samples. La formule est souvent reprise, notamment pour faire beaucoup de bruit ou assumer de bons délires psychédéliques. C’est un peu le cas ici, mais si on vous en parle, c’est surtout parce qu’il y a autre chose.
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