jeudi 28 mars 2013, par

Evolution naturelle
La musique pop à volonté dansante peut sembler tentante mais il faut de la lucidité pour comprendre que c’est extrêmement difficile à réussir sur la longueur d’un album. Piano Club a donc décidé qu’il fallait plus d’ampleur, plus d’épaisseur. Ce que My Litlle Cheap Dictaphone, groupe ami, fait déjà. Mais encore faut-il mettre en œuvre sa bonne volonté. On peut dire que sur cet album, la mission est réussie.
On connaissait déjà leurs intentions depuis l’EP de l’an passé. Et ils n’ont pas changé d’idée entre temps, surtout qu’on retrouve les deux morceaux emblématiques, avec le toujours convaincant Ain’t No Mountain High et le single Olivia sur lequel on reviendra.
Le son reste solide, ce qui est un peu à contre-courant de la mode indie ou le flou et la fragilité sont des vertus cardinales. Ignorer les tendances pour tracer sa propre route est donc plutôt admirable. En fait, la seule entorse à cette droiture est l’emploi de synthétiseurs forcément vintage sur le forcément référencé Olivia qui fait forcément allusion à Olivia Newton-John. Non seulement cette chanteuse n’est pas exactement notre égérie préférée, mais il pourrait donner une fausse idée de ce qu’est cet album.
Colore est donc un album pop plutôt ensoleillé et bien agréable, avec tout ce que ça comporte comme sourire (The Captain) et claviers bien agencés (On The Wagon). Si on a insisté sur le son, ils n’essaient pas de gonfler artificiellement, ce qui rend Me and Myself attachant puisqu’il n’a pas été dénaturé. S’ils rendent Wyelm plus sautillant, ils ne chassent pas sur le terrain de Foals pour autant. Un esprit un peu tordu (pas le mien donc) pourrait prendre le début de Sweet Sensation pour un morceau des Legendary Pink Dots.
Faut-il déplorer que cet album laisse peu de traces une fois l’écoute terminée ou se réjouir de la facilité qu’on a à recommencer à partir du début avec entrain ? Notre optimisme foncier privilégiera la seconde option bien entendu. Si aucun morceau ne sera skippé pendant l’écoute, il manque peut-être la tuerie sans concession, le sésame vers toutes les radios non PureFm. Mais en tant qu’album cohérent, on peut le considérer comme une force. L’évolution apparait donc comme tout à fait naturelle, et c’est ce qui rend cet album aussi sympathique dans sa démarche et sa réalisation.
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