mardi 7 mai 2013, par
L’autre façon de voler
Vous avez sans doute fait l’expérience d’une personne que vous vouliez appeler et qui vous contacte. J’ai eu à peine eu le temps de me demander ce que ferait Spencer Krug cette année que l’information est arrivée via cet album. Pour être tout à fait franc avec vous, je ne vois pas exactement en quoi et comment cette aide se fait sentir sur cet album, tant on écoute du Besnard Lakes pur jus.
The Besnard Lakes, c’est un rock aérien, tellement qu’on n’ose pas le qualifier de ‘planant’ (mot qu’on n’utilise plus depuis 30 ans de toute façon) et trop arrêté pour qu’on puisse l’associer à la très grosse vague de retour du shoegaze. Donc, une formation dont on a adoré les deux derniers albums, qu’on retrouve avec plaisir même si avec le temps la surprise s’est érodée. Il y a toujours ces titres d’albums un peu abscons, aussi.
On retrouve logiquement, ces plages de guitare étirées mais sans soli, ces mélodies toujours présentes, cette incroyable sensation d’espace. D’espace aérien, serait-on tentés d’ajouter, parce que rien ici ne ramène à la terre. Les voix des époux Jace Lasek et Olga Goreas restent perchées fort haut. Il y a de la structure, de la basse autour duquel les voix peuvent s’articuler. Comme une illusion bien faite, on ne voit pas les fils, mais seulement un objet qui flotte dans l’air comme par magie.
Et puis il y a cette rupture, ce moment où le nuage se teinte de sépia, et prend des allures d’harmonie hors d’âge. Ou alors ces vagues de guitare qu’on sent s’écraser sur la jetée de 46 satires, et on adore se faire fouetter le visage par les embruns de la sorte. Sur The Specter aussi, il y a ces remontées qui glissent et ils peuvent hausser le ton quand ça les chante (At Midnight), pour changer des slows éthérés (And Her Eyes Were Painted Gold) où on peut perdre le fil (Catalina). Le groupe de Montréal a su en tous cas imposer une personnalité certaine sans jamais se sentir obligés de suivre une mode ou une autre voie que celle de leur envie.
http://www.thebesnardlakes.com/
On a constaté récemment que le talent de Spencer Krug s’exprime le mieux dans deux pôles opposés. Le premier est plus sobre, en piano-voix souvent et dégage une émotion certaine. L’autre est plus épique et peut prendre des formes diverses, plus électriques et incandescentes avec Dan Boeckner au sein de Wolf Parade, plus synthétique quand Moonface rencontre les Finnois de Siinai. Ou alors plus (…)
Il y a sans doute une schizophrénie musicale chez Spencer Krug, et sa créativité peut prendre tellement de formes qu’on n’est jamais à l’abri d’une surprise. Donc, pendant les sessions de répétition de Wolf Parade, il a en un jour réenregistré en version piano-voix ls morceaux de son album [Twenty Twenty Twenty One]->2609] qui venait de sortir. Cette sortie qui précède de peu le retour de (…)
Kate Nash, Menomena, The Decemberists et maintenant Islands avant bientôt Bright Eyes, il faut se pincer pour ne pas se sentir quinze and en arrière. Mais bon, comme ce sont de bons souvenirs et que tout le monde est dans une forme créative manifeste, on ne va pas bouder son plaisir.
Dans le cas du groupe Canadien, ce n’est pas exactement un retour vu qu’ils sont dans une période plutôt (…)
Les carrières de Spencer Krug et Dan Boeckner n’en finissent plus de se croiser. Ainsi, après Wolf Parade (leur groupe commun), Handsome Furs, Divine Fits et Operators, le voici qui utilise également son nom pour la suite de sa carrière (solo). On a beau retrouver un univers musical très familier, ceci n’est pas exactement identique à ce qu’on lui connait déjà.
Il faut dire aussi que si (…)