mercredi 23 octobre 2013, par

Hors pair
Le premier album de Gaëtan Roussel tentait comme beaucoup de trouver à réconcilier la facilité pop anglophone et l’emploi de la langue française. Le résultat reposait sur des gimmicks et des répétitions et pouvait au choix fonctionner ou irriter. Mais en chemin, il avait montré une vraie personnalité, et le résultat était bien différent du groupe qui l’avait fait connaitre. Ajoutons un succès critique qui a culminé avec des victoires de la musique et des ventes et vous comprendrez qu’il n’y avait pas de bouleversement à attendre tant il semblait avoir trouvé sa voie. L‘évolution est donc discrète et logique, passant notamment par l’abandon progressif de l’anglais et un son plus épais, ce qui constitue deux bonnes idées.
C’est rien mais c’est si compliqué/La simplicité clame le premier morceau de cet Orpailleur qui sonne à la fois comme un manifeste et un aveu. Gaetan Roussel consacre beaucoup d’efforts à trouver la simplicité et c’est en effet une bonne définition du travail de l’orfèvre pop. Il ponctue cette entrée en matière d’une belle montée avant d’enchaîner avec Eoliennes qui est un choix de single assez pertinent.
Oublions les paroles pour le moment, c’est leur musicalité qui prime, leur impact dans la chanson, plus que des vers immortels qu’on voudrait écrire sur ses cahiers. En tant que véhicules de chansons, en tout cas, ça fonctionne, et l’aplomb avec lequel elles sont servies, leur apparent premier degré décomplexé aident beaucoup. Décortiquer amènera à plus de perplexité que d’admiration. Par écrit, Matrice doit sembler bien absconse. Replacés dans le contexte de la chanson, les mots s’insèrent parfaitement dans ce morceau plus musclé. Sans doute par goût personnel, mais à part la réussite du premier morceau, je suis plus réticent quand il s’appesantit sur le sens (La Poesie qui bénéficie d’un chouette apport de violon).
Les morceaux sont basés sur des gimmicks, musicaux ou vocaux, et on les apprécie plus ou moins en fonction de leur réussite. Mais si quelques moments du premier album pouvaient même irriter sur la longueur, on dénote moins de dispersion sur cet album plutôt court. Certes, on ne comprend pas trop ce qui le pousse à apposer Face Aux Etoiles et We Will Be Strong qui en est une version moins convaincante pour diluer en 7 minutes ce qui était intéressant en trois.
Musicalement donc, il maintient le cap d’une musique légère et pas prétentieuse, la saupoudrant à l’occasion d’accents dub (Par-Dessus Tes Epaules), acoustiques (Hum Hum Hum) ou plus délirants (Orpailleur). Cet album de Gaetan Roussel, c’est une proposition de musique, une certaine idée de la pop à la française. Il a tout de suite trouvé sa voie avec son premier album et il la pousse logiquement plus avant sur celui-ci qui grandit au fil des écoutes.
On sait qu’un nouvel album de Vincent Delerm n’est pas vraiment nouveau. Ce n’est pas ce qu’on attend de lui de toute façon et on s’est souvent surpris à penser qu’on avait déjà entendu certains morceaux. Mais on ne s’est jamais lassés, parce qu’on sait qu’on peut rester conservateur sans être nécessairement ringard. Ce que d’autres n’ont pas compris.
Cette Fresque a même droit à un premier (…)
Dans les tests automobiles, tous les articles sortent en même temps et décrivent la même prise en main du véhicule conduit en même temps par une horde de journalistes invités. Mais les impressions les plus pertinentes viennent souvent des essais longue durée disponibles plus tard. Souvent pris par la vitesse des sorties, on essaie de compiler un avis pour coller à l’actualité, on prend (…)
On a toujours intérêt à guetter les collaborations de Dominique A. C’est ainsi qu’on avait repéré les Fitzcarraldo Sessions ou Valparaiso ou H-Burns. Il ne chante pas vraiment ici mais lit un bulletin météo de 1976 qui semble presque prophétique. Mais si on est venu pour lui, on est resté pour Nesles dont on découvre l’univers ici.
L’entame de Beckett tend plus vers un krautrock indolent (…)
Le morcellement des plateformes d’écoute m’empêche d’avoir une vue complète des écoutes mais pour l’année 2024, Chasseur était très haut dans les rotations. C’est un signe comme un autre que l’album En Diagonale avait plu et résistait aux hautes rotations. Il en est de même ici vu qu’on peut le considérer comme plus percutant et constant.
Cela dit, la formule reste la même, c’est toujours (…)