vendredi 22 novembre 2013, par
Certes, les trois formations du jour ne sont pas toujours débutantes ni peu diffusées, mais ce sont de nouvelles têtes pour moi et peut-être pour vous aussi.
On peut parler des moyens, mais le plus important est le résultat et l’effet produit. C’est ce qu’on se dit à l’écoute du cinquième album du groupe rennais. Parce qu’on a beau ne pas savoir grand’chose d’eux, on est contents de se frotter à cette musique cool en diable, à cet album tout en paresse jouissive (mais pas paresseux, toute la nuance est là).
A part le plus garage Two Monkeys (et encore, c’est la voix en retrait qui donne cette impression), rien ne viendra bousculer la torpeur et c’est très bien comme ça. Ce rock bien fichu et exécuté à l’ancienne s’enrichit de bottleneck, de guitares libres et d’harmonica discret (If You Got A Dirty Blues) quand il ne vire pas tout simplement au blues lascif toute slide-guitar dehors.
Entre l’accent frenchie difficile à masquer sur Marylin et les petites incursions indiennes psychédéliques de Madoline Song, ils placent un très plaisant Say Hello et l’instrumental éthéré I Remember Everything.
On avait signalé pour des groupes comme Vetiver ou Slow Parades qu’il fallait de temps en temps un petit album-cocon qui convient à bien des circonstances. Parce que la vie aussi comporte ses moments de paresse, d’abandon et de détente, des albums comme celui-ci seront toujours bienvenus.
http://lesdisquesnormalrecords.bandcamp.com/album/things-we-forgot-on-vacation
La première pensée qui vient lorsqu’on écoute le premier album du groupe de Brooklyn, c’est qu’on est dans le gros peloton qui a assuré la chasse derrière l’échappée The Smiths (Gene, The Isles, ce genre…). On ne retrouve donc qu’indirectement la patte des légendes de Manchester (non, pas celles coiffées comme des bobtails) au détour d’Out of The Streets, avec le même goût du titre-choc (Hooray, He’s Not Dead)
Et puis il y a une autre composante, radicalement différente, celle du funk blanc (Hope Street), voire de la soul mollasse avec une voix de tête (I Got You). L’album oscille donc entre ces deux pôles. Chaque fois qu’on pense avoir compris où ils veulent en venir, ils nous emmènent dans une chicane. Pour le meilleur quand le refrain d’I Can’t Get A est aussi désespéré que du Sophia ou pour le moins bon quand le rock de bastringue 14 Bat Blues semble complètement inutile
Cet album tire donc dans plein de directions à la fois avec une belle vigueur. Le problème, c’est que dans aucun des styles évoqués on n’a trouvé un morceau qu’on ait vraiment envie de réécouter une fois sorti du contexte de l’album.
Le quatuor de Sydney Sleepmakeswaves produit un post-rock très orthodoxe, avec tout ce qu’il faut, même les titres trop longs et abscons. On aime sentir une montée, on aime l’anticiper, la voir exploser devant nous. Donc on profite au maximum d’A Gaze Blank And Pitiless As The Sun. Ce morceau ne recule devant rien, même pas des cuivres.
Comme les séries, on aime ne pas se cantonner à une seule formation de post-rock. Et si comme ici elle donne l’impression de sortir de post-rock academy, on pense qu’elle a été diplômée avec les honneurs. Je découvre par ailleurs qu’ils accompagnent la tournée européenne de 65 Days Of Static. En voilà une belle affiche !
http://www.sleepmakeswaves.com/
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