mardi 29 avril 2014, par
Quand on est le fils d’un musicien de jazz réputé, il est difficile de se faire un prénom. Pourtant, il n’a pas fallu longtemps à Josh Haden pour s’en faire un puisqu’il a gravé dans le marbre les deux premiers albums de Spain. De plus, sur leur cinquième album, on note la présence de Charlie Haden, le père sur le morceau You and I. Mais le groupe a aussi fait des petits, inspirés par ce lointain exemple. Et comme parfois, ceux qui perpétuent la flamme peuvent se révéler plus intéressants que leurs modèles. C’est un peu ce qui s’est passé avec Barzin, devenu plus passionnant que Spain. Enfin, ce n’est pas un concours mais les anciens vont reprendre la main avec ce Sargent Place.
Il y a déjà une intéressante montée électrique sur Love At First Sight, qui met dans d’excellentes dispositions et aide à dissiper le souvenir maussade qu’on avait gardé de l’album précédent, passablement décevant. Il leur faut donc moins de deux minutes pour nous reconnecter avec leur brillant passé. Pour encore mieux nous convaincre de leur retour en forme, ils retrouvent cette simplicité extrême qui touche au but.
Certaines mélodies (Let Your Angel, In My Soul) sont à tomber. Simples, prenantes, répétitives, entêtantes, classiques à la première écoute. Même quand ils poussent Sunday Morning jusqu’au mid-tempo dans un accès de folie incontrôlable, ça reste très agréable
L’exercice de la critique peut être assez frustrant quand on n’arrive pas à mettre le doigt sur ce qui plait plus ou moins qu’avant. Mais tout fonctionne ici, alors que pour le même tempo, c’était un bâillement qui accompagnait l’écoute du précédent. Si vous n’avez plus écouté le groupe depuis The Blue Moods Of Spain ou n’en avez jamais entendu parler (on ne sait jamais, peut-être que des jeunes me lisent…), ceci est une bien belle façon de raccrocher le wagon ou sauter dedans à pieds joints. Mais lentement.
Il est des groupes qu’on écoute encore et pour lesquels on se demande pourquoi on s’inflige ça, déception après inintérêt. Le cas des Tindersticks est un peu différent. Si on ne peut pas prétendre avoir à chaque fois succombé aux charmes d’un album fantastique, il y avait toujours des raisons d’y revenir, de ne pas lâcher l’affaire après 30 (gasp...) années de fréquentation.
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