lundi 19 mai 2014, par
Quand la technologie permet tout ou presque, et que la nouveauté ne semble plus être synonyme de progrès, la tentation est grande de se retourner vers le passé. En photo, il y a maintenant pléthore de filtres Instagram ou Hipstamatic qui très souvent sont souvent que des cache-misère, pour ceux qui pensent que l’image de leur assiette ou de leur chien deviendra merveilleuse si elle ressemble à un polaroïd de 1974. Mais il y a aussi un retour à d’autres procédés véritablement anciens qui mettent en avant le côté artisanal et véritablement aléatoire du procédé (collodion humide, gomme bichromatée, j’en passe et des meilleures).
En musique aussi, il suffit d’un simple clic pour retrouver le craquement d’un vinyle ou l’ampleur d’une cathédrale mais on ne peut pas dire pour autant que ça favorise l’empilement des chefs-d’œuvre. Parce que l’authenticité ne se décrète pas, elle se perçoit. Et on peut dire qu’on en a toujours détecté chez ne Néo-Zélandais Delaney Davidson. Son album précédent regorgeait de jolies choses poisseuses à souhait et on était curieux d’entendre la suite.
La pochette est très belle et semble figer dans le temps cette musique qui a pris beaucoup de rondeur. Moins rêche, c’est certain, mais pas lisse et sans aspérités pour autant. Le point d’équilibre est atteint dès le premier morceau, qui montre qu’il ne s’écarte finalement pas d’un sud des Etats-Unis fantasmé. Plus enlevé et tout à fait digeste donc.
Delaney Davidson n’est pas venu seul, il revient avec tous ces fantômes. Celui de Tom Waits évidemment, mais aussi de Bowie dont il exhume les premiers pas le temps d’Old Boy ou encore Lou Reed (Dogs Of Love). Mais ces références ronflantes ne sont pas trop prendre au premier degré. Il y a toujours cette petite distance ironique qui emballe le tout. Il ne surjoue jamais ses balades meurtrières, ce qui les rend à la fois plus proches et coupe toute velléité de ridicule à Rise and Shine. On a envie de croire ces histoires, on croit ce blues originel. On accorde donc de l’authenticité à cet artiste.
Life is a dog/And you are the bone dit It’s All Fun pourtant la vie qui avance va plutôt bien à Delaney qui lisse le son sans vergogne sans donner l’impression d’avoir fait un pacte avec le diable, probablement rencontré à une intersection comme celui de Robert Johnson.
http://www.delaneydavidson.com/
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