jeudi 11 septembre 2014, par
On a déjà dit que la critique d’albums post-rock s’apparentait un peu à l’exercice du goûteur d’eau, sommé de tracer des différences plus que subtiles entre des liquides qui se ressemblent peu ou prou. Pourtant, certains groupes ont eu le bon goût de faire montre de suffisamment de personnalité pour nous faciliter la tâche.
Ce n’est donc pas la première fois qu’on vous parle de This Will Destroy You, qui a réussi à sortir assez vite des références à son encombrant voisin texan (Explosions In The Sky) pour tracer sa propre route sans rien devoir à personne.
Comme sur l’album précédent, le morceau d’introduction est le plus impressionnant. Des petits arpèges pour dire et puis on envoie le gros son. Enfin, pas un déboulement de testostérone, mais une texture, une forme presque. Et ce n’est pas un magma informe, ils gardent toujours une ligne mélodique claire, laissant de l’espace pour des sons de cloche. Et on se retrouve comme souvent assez démuni au moment de parler de cette musique, abstraite et très portée sur l’évocation.
C’est aussi parce qu’on sent qu’il finira par monter qu’on laisse la tension s’installer sur Dustism. War Prayer finit aussi par s’emballer doucement, presque à contrecœur. Parfois aussi, on se résigne à ce que ça ne monte pas vraiment. Mother Opiate reste donc complétement au sol. Ce n’est donc pas la recherche permanente de l’adrénaline. Pas d’effets de manche, certes, mais le risque est de voir l’écoute cantonnée à la tâche de fond, à l’illustration sonore. D’une manière générale, il y a aussi beaucoup de drone en arrière-plan (Serpent Mound), ce qui crée un climat certes, mais pas énormément d’excitation non plus. Il y a pour moi trop de moments calmes, trop peu de grosses prises d’intensité. Et, fatalement, l’attention décroche de temps à autre.
On connait maintenant bien les méthodes de This Will Destroy You, et on sait à quel point ils ont pu les transcender pour produire du plaisir auditif pur. Sans doute que l’accumulation d’albums dans un genre aussi balisé que le post-rock nous permet moins d’en dégager toute la substantifique moelle, mais cet album correct en leur chef marque tout de même un léger tassement au vu de leurs performances passées.
Ce qui est rare est précieux. Et dans un contexte musical où le post-rock se raréfie, les plaisirs que confèrent une formation comme Mono ne sont pas reproductibes par d’autres genres et deviennent d’autant plus précieux. Mais cette rareté ne confère pas pour autant le statut de chef-d’œuvre au moindre album du genre, loin s’en faut même.
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