jeudi 18 septembre 2014, par
On ne peut pas dire qu’on connaisse énormément de chanteuses norvégiennes. Suédoises, ça oui. Par contre, on connait bien Susanna Walumrod, qu’on a croisé seule ou avec son Magical Orchestra (d’un seul membre rappelons-le). J’avoue par contre ne rien connaitre de Jenny Hval. Et c’est sans doute un tort à réparer au plus vite tant il y a de bonnes choses dans ce disque qui prolonge une rencontre de 2009.
Plus aride que prévu, bien plus aventureux que les voyages immobiles de Susanna, cet album signe une collaboration bien convaincante entre deux artistes visiblement complémentaires. Sur Black Lake, des sons distordus viennent tempérer le calme du piano et les jolies voix. C’est de la belle chanson, certes, mais surtout rehaussée d’une bonne couche d’expérimentations sonores (légères, ne fuyez pas…).
Donc, ce joli objet n’est pas destiné à tailler des croupières à la sagesse (pensez à Agnès Obel par exemple), mais à tempérer la douceur d’un piano-voix occasionnel par une évocation subtile ou plus aventureuse. En gros, si vous penser que Björk c’est bien mais pas quand elle délire, vous aurez intérêt à passer votre chemin. On pense d’ailleurs énormément à l’Islandaise sur I’ve Walked This Body. Par contre si vous avez un penchant prononcé pour Anita Lane ouJoanna Newsom, vous risquez bien de succomber pour ce fruit vénéneux. Le ton détaché de Milk Pleasures rappelant cesbelles heures de la musique aride mais passionnante.
Mais la réussite de cet album tient sans doute dans l’équilibre entre joli (Mirror In My Mouth, Dawn) et occasionnel drone bien distordu (I Have Darkness) qui éloignera les amateurs de jolies choses. Des voix, des échos, et rien d’autre et elles créent une balade dans les bois pour le moins inquiétante (Thirst That Resembles Me)
Impossible de confondre les deux voix. Jenny Hval est en tous cas une grande vocaliste. Ce qui veut dire que sa voix est belle, certes, mais surtout qu’elle transmet beaucoup à travers elle, rendant Medusa assez impressionnant. Tour à tour passionnant et énervant, aride et enchanteur, l’album des Norvégiennes n’est donc pas un album qui cherche à plaire à tout prix, et l’audience s’en trouve sans doute sensiblement réduite. Il n’en reste pas moins que pour des esprits curieux comme vous, c’est un conseil.
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