mardi 7 octobre 2014, par
Quand un album se fait trop attendre, il se peut qu’on passe à côté, qu’on se lasse de patienter. Cependant, Evenfall de Sébastien Schuller avait laissé une impression telle qu’on l’écoute encore bien souvent.
Première indication, le premier morceau instrumental est plus spectaculaire qu’attendu. Plus d’électronique et moins de piano, ce qui semble un retour à sa façon ancienne. Mais non, le virage est bien plus serré que ça. En cherchant bien, on retrouve pas mal de choses qu’on a aimé au détour de Cold War. De sa noirceur sans avoir l’air d’y toucher notamment. Mais d’autres ne sont plus là, il faut le reconnaitre aussi. Et ce ne sont pas quelques mid-tempos (Endless Summer) qui viendront combler le manque.
La mélancolie est bel et bien là sur Black Light mais sur un beat moyennement appuyé, sur un tapis de son, pas dans une comptine synthétique. Il faut donc encore augmenter les grosses décharges de mélancolie sur un rythme pas complétement lymphatique pour qu’on se laisse aller pleinement (très entêtant Regrets). La tristesse des machines est une des pires décidément.
Certes, Memory – Les Halles a du charme, mais celui qu’on avait aimé chez Memory Tapes, pas chez Schuller. Cette substitution, d’abord étrange, devient vite frustrante avant qu’on en revienne à des sentiments meilleurs. Les synthés ne sont pas vulgos, certes, mais on n’était pas venus pour ça. Il faut donc pas mal de temps pour pouvoir aimer cet album pour ses qualités propres, et surmonter la déception de ne pas avoir de successeur à Evenfall. C’est de la synth-pop mélancolique plutôt réussie (Black Light), sans doute un exemple du genre mais qui n’approche que trop rarement les pics d’émotion. Il faut aussi savoir se montrer patient et attendre une fin intense pour rattraper un morceau jusque-là moins marquant (As We Sleep In A Japanese Garden).
Non, nous ne sommes pas de purs esprits capables de s’abstraire d’un contexte. Si la découverte de Sébastien Schuller s’était faite par le truchement de cet album, nous aurions sans doute été séduits par cette pop synthétique et légère, baignée d’une douce mélancolie. Certes, on aurait remarqué une ressemblance avec toute une scène qui pratique aussi la musique pour bain moussant. Mais voilà, on avait sombré corps et âme pour Evenfall, un de ces albums dont on ne peut se passer même plusieurs années après sa sortie. Dans ce contexte, on sait qu’on ne ressortira pas celui-ci aussi souvent et le changement de style est forcément une déception. Alors oui, il est bien dans son genre, c’est simplement le genre qui nous touche moins.
http://sebastienschuller.bandcamp.com/
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