vendredi 24 octobre 2014, par
Une découverte flamande à partager, le retour d’une Pipette et d’une promesse New-Yorkaise
C’est un constat assez désolant mais qu’on est amenés à faire de temps à autres, la frontière linguistique n’est pas assez poreuse pour les talents belges du nord comme du sud. Heureusement, j’ai mes rabatteurs et voici une prise de vraie belle qualité.
Bert Dockx officie aussi chez Dans Dans mais c’est sous le nom de Flying Horseman qu’il livre ses albums les plus personnels. Et les choses commencent en douceur, avec deux guitares presque suggérées. Mais il y a déjà autre chose, une liberté qui ne va pas tarder à s’exprimer, une amplitude qu’on devine déjà à l’état de chrysalide.
We Care ajoute une guitare un peu acide, plus dans une lignée Santana/Zappa (oui madame), mais avec de la rondeur, une intimité aussi. A son niveau de talent, une guitare suffit parfois (Walking) mais c’est quand il s’élève dans des transes psychédéliques vraiment lumineuses (très beau Return) ou qu’il appuie ses montées de distorsion (l’arc électrique tendu et pulsé de Landlord) qu’on apprécie le mieux ces vraies prises d’intensité et la grande variété de climat
Le résultat n’est sans doute pas le même, mais on pense aux mélanges de Gravenhurst qui arrivait à mêler douceur de la voix (on pense à Morphine ici) et guitares simples mais aventureuses. Voilà une bien belle découverte rien que pour vous.
Au commencement étaient les Pipettes. Fantasme de producteur imprégné de Phil Spector, trio de chanteuses en robe à pois et chorés vintage. Le temps d’un album, ce fut frais, bien fichu. Et puis Rose Dougall est partie pour une carrière solo et l’évolution discoïde fut bien vite navrante.
On nous le vend comme un brûlot politique. Mais chanté en Gallois, ce qui évidemment n’est pas le moyen le plus adéquat pour nous toucher. On se souviendra au passage que les excellents Gorky’s Zygotic Mynci (y a-t-il des anciens dans la salle ?) chantaient aussi dans cette langue
Oubliez tout ça de toute façon, Gwenno Saunders sort un album de de pop noyée et rêveuse bien agréable. Ce n’est pas une vocaliste exceptionnelle, mais comme elle se cantonne à sa zone de confort, c’est tout à fait réussi. Le résultat n’est parfois pas trop éloigné de Stereolab (Patriarchaeth). Cette musique gentille mais pas neuneu nous vaut de jolis moments comme Calon Peiriant.
Il y a parfois une distance considérable des intentions à la réalisation. Heureusement d’ailleurs, on pensait que Gwenno aurait pris un regrettable tournant ‘à la Kate Nash’ mais cet album est une jolie réalisation légère et aquatique, loin de la fausse candeur des débuts.
C’était il y a quelques années. Peut-être est-ce que ça avait à voir avec les phases de la lune, peut-être était-ce un simple hasard. Toujours est-il que plein de chanteuses se sont signalées à notre attention en même temps. Parmi cette promotion, Lia Ices était une de celles qui avait le plus séduit.
Nettement plus enjoué, cet album montre un virage assez prononcé qu’on sent dès le premier morceau au son noyé et un entrain pop hippie du plus bel effet. Elle se planque d’ailleurs souvent derrière et certains gadgets ne cachent que mal le vide (Electric Arc)
Love Ices Over est un grand espace vide et froid. L’émotion n’est certes pas le seul but musical, mais on s’attend à être touché d’une façon ou d’une autre et ce n’est pas trop le cas ici. On songe parfois à du Bat For Lashes en version légère (How We Are) et il n’est pas interdit de penser à Beth Gibbons (mais on n’y est pas obligés non plus) sur Waves, dernier morceau qui nous rappelle pourquoi on avait fondé tant d’espoirs sur elle. Heureusement aussi, cette musique arrive parfois à un état d’apesanteur bien sympathique (Magick) ou à montrer un peu plus de peps (Higher).
La jeune Américaine est sans doute une grande timide. Sur son prometteur premier album, elle arborait une froideur hiératique qui nous avait séduits. Maintenant, c’est derrière des effets qu’elle se planque. Mais on arrive tout de même à la débusquer et l’album se révèle familier après de très nombreuses écoutes, sans que jamais un morceau ne suscite une envie d’y revenir.
A ce stade, on a parlé de presque tous les instruments en solo. Guitare bien sûr, violon avec des artistes comme Sarah Neufeld, batterie avec Anthony Laguerre, trompette avec Alan Regardin. Voici donc une tranche de basse. Le son d’une basse est différent d’une guitare, certes, mais l’utilisation peut être sensiblement identique, même si dans le cas de Ludovic Gerst, le jeu peut se faire avec (…)
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