vendredi 25 septembre 2015, par
Peut-être qu’un jour les joueurs du FC Barcelone en auront marre du foot et décideront de monter une équipe de beach-volley. Peut-être même qu’ils seront excellents et populaires mais on pourra dans doute regretter leurs exploits passés. En tout cas, ils risquent d’être nombreux à penser au passé avec nostalgie et à guetter les traces des dribbles d’antan. Tout comme on guette à chaque sortie depuis le premier album toute référence même lointaine à cet Antidotes dont on a tellement de mal à se défaire.
Avec le recul d’ailleurs, ce premier apparait comme une éruption, comme une révolte adolescente compliquée à maintenir. Ce n’était pas l’idée de base de rester comme ça, on le sait maintenant. D’ailleurs, les morceaux anciens sont fort peu présents de leurs setlists de concerts de stade. Parce que oui, leur statut a bien changé et c’est aussi à cette aune-là qu’il conviendrait de les mesurer. Sauf que non, c’est notre petit plaisir d’écoute qui sert encore de baromètre. Et s’il est passé de la dépression à l’embellie au fur et à mesure des écoutes, on sait qu’il n’indiquera plus jamais le grand beau temps pour la formation anglaise.
La force de Foals sur la longueur tient dans cette capacité à nous convaincre qu’ils n’ont pas tellement changé, à garder toujours un peu de rage à transmettre le temps de quelques titres bien sentis. Comme ils tiennent des scènes bien grandes, il leur faut aussi une musique taillée pour la grandeur, qui puisse s’exprimer au travers d’une sono géante. C’est sans doute pour ça qu’ils attaquent d’emblée avec une plage titulaire qui nous rappelle qu’ils avaient abordé leur album précédent en remplaçant la fièvre des débuts par la puissance.
D’ailleurs, ils ont besoin de cette puissance et de rythme pour maintenir le bateau à flot, ce qu’on apprécie bien le temps de Night Swimmers. Mais ils se sont aussi faits lisses. Il faudrait de la crasse, de l’huile de moteur pour que Snake Oil fonctionne en plein. Convenons aussi qu’ils tiennent en Albatross un de leurs meilleurs morceaux, prenant le temps de monter et de se maintenir en altitude, porté par des nuages bien denses. La fin de Mountain at My Gates est aussi dans ces nuages-là.
Comme on l’avait déjà identifié à leurs débuts, ils négocient moins bien les passages plus lents. Birch Tree, London Thunder ou Lonely Hunter laissant retomber la pression. Le son rend aussi l’écoute plus uniforme qu’auparavant, et il existe des moments où on ne sait pas de quel côté le morceau va se situer. Give It All laisse espérer le meilleur avant de se raviser, bercé par l’illusion qu’un chanteur qui s’époumone est forcément intense.
On n’a pas été surpris par le dernier album de Foals. Conscients de leur nouveau statut, ils livrent l’album cohérent qui va leur permettre de le maintenir, en maintenant juste assez de bons moments pour garder quelques fans de la première heure. Quand on voit où peuvent tomber des groupes comme Editors (qu’on écoute prochainement), on se dit que ce n’est déjà pas si mal. La résignation est-elle signe de sagesse ou de vieillissement ?
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