jeudi 31 décembre 2015, par
Une fois par an, on rassemble, on trie, on classe et on propose. C’est une tradition, sans doute moins suivie qu’avant. Il semble que la fragmentation soit bien avancée, et ce n’est pas prêt de s’arrêter. Il faut dire qu’il y a eu de bonnes surprises musicales en 2015, plein. Souvent venues de nulle part, d’envois spontanés. Et c’est sans doute ce qui constitue la plus chouette satisfaction. Pour le reste, les quatre premiers ci-dessous sont de vieux amis, des valeurs sûres. Il y a eu un peu moins d’articles cette année, c’est comme ça. Mais autre tendance, on n’aura pas trop le temps de se reposer, il y a du gros calibre pour très bientôt (Shearwater, Get Well Soon, Bowie...), donc on se retrouve très bientôt ! Excellente année à tous !
22. White Note - Oppositional Defiant Disorder Sur le premier album de White Note, il y a deux morceaux qui marquent, deux brillantes cartes de visite pour ces Parisiens qui remettent au goût du jour un certain eclectisme des nineties | |
21. Oiseaux-Tempête - Ütopiya ? Oui, il y a encore bien des voies à explorer pour le post-rock. Oiseaux-Tempête reçoit le renfort d’un clarinettiste de talent (Gareth Davis) pour affiner encore sa force de frappe. | |
20. Joseph d’Anvers - Les Matins Blancs Ce quatrième album se fait plus accessible, plus séduisant pour celui qu’il faut faire découvrir. On continuera à propager la bonne parole de Joseph d’Anvers, on vous prévient | |
19. House Of Wolves - Daughter of The Sea Surgi de nulle part en 2011, Rey Villalobos s’est posé un temps en Irlande, le temps de nous livrer un album qui touche. Certains artistes parlent directement à l’âme sans intermédiaire | |
18. Panda Bear - Panda Bear Meets The Grim Reaper Le soleil de Panda Bear est trompeur. Parce qu’il recouvre un deuil, celui de son père, tout en continuant à explorer les limites de cette pop aquatique, d’exultation malgré tout | |
17. El Vy - Return To The Moon Sur le papier, on ne pouvait être qu’excité par l’union de Matt Berninger (The National) et de Brendt Knopf (Menomena, Ramona Falls) mais il faut un peu de temps pour que tous les détails se révèlent, pour qu’on réalise qu’on est face à un album finalement unique et attachant | |
16. Youth Lagoon - Savage Hills Ballroom Trevor Powers est bien sorti de sa coquille. Et son troisième album est un bel exemple de ce que doit être la pop indépendante, enlevée et inspirée. | |
15. FFS - FFS Franchement, quand on a entendu la nouvelle d’une collaboration entre Sparks et Franz Ferdinand, on n’y a pas trop cru, sachant que ce genre de mélange est compliqué à réussir. Pourtant, ils ont su créer un style proche de leur camp de base et nous donner les morceaux qui vont avec. L’union fait donc la force | |
13. The Wooden Wolf - Moonlight Serenades Op.4 On s’est habitués au rythme frénétique d’Alex Keiling. On s’est aussi accoutumés à son excellence, avec peut-être une préférence pour sa veine plus ample, impeccablement orchestrée qu’on entend ici. Sobriété et émotion donc. | |
12. Godspeed You ! black Emperor - Asunder, Sweet and Other Distress D’accord, ceci n’est pas le plus marquant album des légendes de Montréal. Mais il y a de la fougue sur le long quadriptyque qui constitue cet album. | |
11. Alina Orlova - 88 Le retour de la perle lituanienne s’est fait sur un mode synthétique un rien suranné et déroutant. Elle n’en propose pas moins des moments de grâce, portés par sa voix unique. | |
10. Other Lives - Rituals Sans qu’on ne sache trop pourquoi, on a bien moins parlé de cet album que de son prédécesseur. Pourtant, il en a les mêmes qualités d’apensanteur, de constance et de force. | |
9. Esmerine - Lost Voices Esmerine resserre le propos en privilégiant l’élégance. La formation instrumentale canadienne a trouvé un bel équilibre | |
8. Chelsea Wolfe - Abyss La musique sombre et vénéneuse de Chelsea Wolfe ne fait pas de concessions, et nous rappelle qu’on a aimé l’intransigeance de PJ Harvey, il y a longtemps. Tout ceci est plus dense et froid, mais colle à l’oreille. | |
7. The White Birch - The Weight of Spring Non, je ne connaissais pas la première partie de la carrière de cette formation norvégienne, silencieuse depuis 2006. Et c’est sans doute un tort, tant l’impeccable mélancolie qui se dégage de cet album est immédiatement précieuse. Une belle chose lente et triste comme on les aime | |
6. Noiserv - Almost Visible Orchestra Un Portugais qui tout seul fait revivre la mélancolie de Yann Tiersen et autre Sébastien Schuller, voilà qui est inattendu. Et réjouissant aussi. Vous aimez les découvertes, en voilà une belle. | |
5. Siskiyou - Nervous Les hymnes discrets de Siskiyou font mouche sans jamais être ostentatoires. Imaginez un Arcade Fire n’ayant pas la folie des grandeurs (faites un effort, quoi…) et vous aurez un des albums les plus envoûtants de l’année, emmené par d’anciens des Great Lake Swimmers | |
4. Stephan Bodzin - The Powers of Ten L’electro minimale allemande à son meilleur, tout en force et en nuance. Des morceaux faussement répétitifs, traversés par des variations incessantes et de grosses décharges d’euphorie. Mon album de l’été | |
3. Sufjan Stevens - Carrie & Lowell Adulé par des hordes de fans transis, Sufjan Stevens s’est lancé dans des projets satellites un peu moins passionnants (des albums de Noël à la pelle, un projet sur une bretelle d’autoroute, ce genre…) et puis s’est rappelé qu’il est un auteur rare et précieux, intouchable quand il se frotte à l’intime. Cet album dédié à la mémoire de sa mère résitera au temps parce que c’est un pur moment de grâce. | |
2. Dominique A - Eléor Dominique A avait des envies de trio, de cordes et de chansons percutantes. Ce court album (privilégiez la version double) comporte tout ça et confirme une chose : il ne se rate jamais et est sans doute l’artiste français le plus constant, livrant à chaque fois des morceaux magnifiques comme Eléor, Au Revoir Mon Amour ou Cap Farvel | |
1. Destroyer - Poison Season Je l’avoue, je n’avais pas complétement fondu pour son précédent Kaputt, mais celui-ci, alliant sa finesse d’écriture, son interprétation personnelle et un groupe de première bourre, est séduisant tout de suite et pour longtemps. C’est sans doute son concert impeccable qui fait la toute petite différence. |