mercredi 27 avril 2016, par
Non, nous n’avons pas de lien de collaboration avec Zeal Records. Mais il faut avouer qu’avec un quatorzième article on les marque à la culotte. Et on ne va pas les lâcher de sitôt. Voici donc trois artistes distribués par les indispensables louvanistes et tous achetables via ce lien Bandcamp : https://zealrecords.bandcamp.com/
C’est sans doute bien anecdotique, mais à l’aveugle, bien malin qui pourra deviner que le chanteur d’Astronaute est en réalité une chanteuse. C’est un peu déroutant quand on l’apprend , mais passe vite au second plan. Parce que l’organe de Myrthe Luytens (qui est aussi bassiste de Mad About Mountains dont on vous parle ci-dessous) est délicat et colle parfaitement au propos de son premier album.
Comme chez nombre de formations flamandes, on sent une grande imprégnation de la culture americana. Certes, elle se passe de bien des poncifs (ce n’est pas de la country non plus) mais ces mid-tempos bien tempérés respirent les grands espaces intimes.
Ele déroule donc une liste de morceaux impeccables, bien aidée par des membres de groupes dont on ne pense que du bien et du même label (Isbells, Marble Sounds…). C’est d’ailleurs le piano de Gertd Van Mulders qui rend Hospital si poignant. L’émotion retenue est un art difficile bien maitrisé ici. On pourra aussi citer la fin de Scales dans les meilleurs moments de ce premier album qui dégage un spleen discret mais tenace.
Petrichor est le nom de cette odeur spéciale que dégage la pluie qui tombe sur un sol sec. Il fallait bien une allusion subtile pour nommer cet album.
Eyemèr est le projet de la jeune Gantoise Sarah Devreese (22 ans). Finaliste en 2014 du réputé Rock Rally de Humo, elle a sans doute quelques qualités qui pourrait la distinguer. On avait dit pour Boy and The Echo Choir qu’il y a des artistes qu’il l’ont et qu’on ne peut parfois que se borner à le constater.
A cette aune-là, Eyemèr l’a sans conteste. Et d’ailleurs, le rapprochement avec Boy n’est pas si anodin, on en retrouve ici la beauté légèrement sombre. Côté voix, on penche plutôt du côté d’Agnes Obel, ce qui est de toute manière de bon aloi.
Elle fait aussi partie de ces chanteuses hantées, de celles qui peuvent dédoubler la voix par des chœurs lugubres pour donner corps à sa musique. Oui, c’est bien à Soap&Skin qu’on pense au détour du très prenant Snowflake (qui bénéficie du renfort de Daan Schepers de Bazart). Mais on ne pourra pas la confondre avec ces trois figures tutélaires, notamment parce qu’elle utilise surtout des guitares acoustiques. Et elle n’en a besoin que d’une pour enchanter You Gave My Heart ou deux pour densifier Candles. Elle peut aussi compter sur le talentueux Kevin Imbrechts (Illuminine) pour apporter un peu de légèreté. Vous l’aurez compris, la jeune Gantoise est une artiste dont on va vous reparler.
C’est de la slide guitar qui vous accueille à l’entame de Radio Harlaz de Mad About Mountains. On ne peut donc pas dire que le groupe d’Hasselt impose d’emblée un revirement brutal de cap. On avait pour le précédent Harlaz évoqué l’Amérique de Neil Young (qui est Canadien, mais passons…), ses grands espaces, son spleen arrêté. On retrouve tout ça ici aussi puisqu’ils en ont gardé la limpidité mélodique des balades (I’ll Be Me)
Depuis, on a aussi découvert l’escapade solo de la bassiste et chanteuse Myrthe Luyten avec Astronaute évoqué ci-dessus et on est contents de voir qu’ils ne font pas vraiment la même chose. Ils ont en effet eu le bon goût de maintenir branchée la prise d’électricité sur Look at Him Now, de garder leurs chorus denses et aériens (The Wishing Well). On peut donc profiter de ces guitares languides sur la fin de Stronger, d’un joli Numbers donnant un sourire spleenesque ou des 8 minutes maitrisées de Radio Nowhere.
Dans le genre, c’est plus intimiste que, disons, Midlake. On le voit, les points de références sont toujours éloignés de la Flandre d’où ils proviennent. Sans coup d’éclat mais réussissant tout ce qu’il entreprend, Radio Harlaz est un de ces albums qui séduisent sans forcer, sans effet de manche. N’attendez donc pas de revirement stylistique de la part de ce groupe décidément bien attachant. Sur leur troisième album, Mad About Mountains confirme un très beau savoir-faire.
http://www.madaboutmountains.be/
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