mercredi 4 mai 2016, par
Même si l’innovation est une vertu que nous apprécions, il ne faut pas en déduire que c’est une obligation à notre plaisir musical. Sinon, soyons honnêtes, nous n’écouterions plus de post-rock, niche instrumentale qui utilise tellement de poncifs que l’invention reste marginale. Parmi les grands noms de ce style qui a connu une relative heure de gloire on ne peut faire l’économie des Texans d’Explosions In The Sky, qui avaient pour eux une science poussée de l’arpège lacrymal et un sens du spectaculaire qui faisait mouche.
Comme ils se sont faits rares sur album (un peu moins dans l’illustration sonore audio-visuelle) cette décennie avec le seul Take Care Take Care Take Care depuis All the Sudden I Miss Everyone de 2006, on pensait la formation un peu retirée. Ils reviennent pourtant, ne faisant même pas semblant de penser que le monde a changé. On note donc une sensible évolution, une certaine absence de soubresauts tels qu’on les aimait sur Those Who Tell the Truth Shall Die, Those Who Tell the Truth Shall Live Forever sorti il y a déjà 15 ans. On ne s’en étonnera pas plus que ça puisque c’est devenu la norme chez Mogwai et consorts. Qu’on se rassure, il reste toujours leurs marqueurs comme le son de guitare pour le riff qui marque la résurgence.
Le post-rock cherche la sortie et la trouve parfois. En épaississant le son comme Mogwai, en le sculptant comme This Will Destroy You. Il nous en faut maintenant un peu plus pour nous faire tendre l’oreille. Aidés sans doute par le producteur John Congleton (St Vincent, Spoon…), ils ont décidé de se concentrer sur neuf morceaux forcément un peu plus courts.
Ils ne reculent dès lors plus devant un petit violon. Et The Ecstatic prend des éléments technologiques qui les tiennent moins éloignés maintenant de formations comme 65 Days of Static, même si les batteurs respectifs gardent tout de même leur spécificité, tout comme les sons de guitare. On en est proche même sur Tangle Formations qui n’apparait pas comme le morceau le plus emballant, les anglais de Sheffield ayant presque toujours le bon goût d’épicer leur morceau d’un peu de transe peu usitée par les Texans dont on parle. Disintegration Anxiety explore ainsi des territoires plus sombres et abstraits avant de revenir dans des eaux bien moins troubles. Ça reste donc fort majestueux, même si on ne se passionne pas forcément (Colors In Space). Logic Of Dream pousse l’intensité et la densité, comme c’est la loi du genre. C’est plus sombre et leur convient plutôt bien.
On a déjà eu l’occasion d’en parler, sortir de sa zone de confort implique parfois de sortir de sa zone de compétence également. Ce n’est pas le cas pour les Texans qui arrivent à ne pas refaire encore et encore ce qu’ils font depuis une quinzaine d’années. Le genre n’en est pas renouvelé, certes, mais l’écoute de cet album moins spectaculaire révèle moins de poncifs, ce qui est une bonne nouvelle.
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