vendredi 6 mai 2016, par
A l’opposé de l’éclectisme souvent brillant de Spencer Krug, son comparse au sein de Wolf Parade, Dan Boeckner a toujours montré une vraie cohérence entre ses nombreux projets. Que ce soit la nervosité du duo Handsome Furs ou la plus policée collaboration avec Britt Daniels de Spoon au sein des Divine Fits, il a toujours privilégié la concision et l’efficacité. Alors quand on a appris qu’il voulait se lancer dans un groupe dance avec des synthés analogiques, on a peu douté de la pertinence du résultat, déjà annoncé par un EP sorti l’an passé.
Le premier morceaux (Rome) part d’ailleurs de façon rock franche et directe. Branchez deux pédales de distorsion en série sur la guitare et vous aurez A Place To Bury Strangers avec une plus grande voix. On y retrouve également la même grosse basse gorgée de flanger, autre marqueur temporel qui nous ramène parfois à New Order (Cold Light). Evidemment, la voix hantée et engagée de Dan Boeckner est une énorme différence qui les distinguera toujours de la formation mancunienne légendairement à la ramasse dans ce secteur. Cet organe souvent généreusement emballé d’écho empêche tous ses projets de sombrer dans l’anodin et ramène parfois aux belles heures de Warsaw (le groupe pré-Joy Division).
Il arrive en tous cas à maintenir tout au long de ce premier album une envie qu’on devine grande. Ce qui fait passer certains morceaux comme Cold Light sur la vitesse et ça fonctionne. Mais même quand c’est plus lent, la pesanteur de Space Needle empêche l’anodin. Et puis si certains morceaux sont moins percutants, ils n’ont jamais l’air d’être là pour remplir, pour n’être que des déclinaisons de choses plus réussies.
Ces choses réussies comptent donc les moments plus planants de l’épatant Blue Waves ou Evil qui reste un morceau pop sas faux airs rudes. Et puis surtout cet album est loin d’être linéaire et répétitif. Si Control présente énormément d’instruments synthétiques (semblant ce que Soulwax a toujours voulu être), il ne recule pas devant les sons plus bruts, donnant encore plus de force de percussion à Mission Creeps.
A part en de très rares occasions, on n’a jamais pu prendre Dan Boeckner en défaut de motivation et d’engagement. C’est pour ça que ce projet-ci semble aussi abouti. Son chant motivé trouve un écrin à la fois direct et fouillé qui lui va très bien.
Etrange attachement que celui qu’on a pour Destroyer. A un tel point qu’on comprend parfaitement qu’on reste un peu à l’écart. Ce nouvel album ne va sans doute convertir que peu de sceptiques, mais ceux qui ont déjà trouvé la porte d’entrée de l’univers de Dan Bejar resteront au chaud à l’intérieur.
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