jeudi 1er décembre 2016, par
Quand revient Hope Sandoval la même année que Tindersticks, Divine Comedy, Nick Cave ou PJ Harvey, il faut consulter son calendrier pour ne pas se penser dans les nineties. Mais au contraire des artistes précités, la Californienne se fait bien plus rare malgré quelques belles collaborations dont elle a toujours été coutumière, elle qui a embelli des morceaux de Jesus and The Mary Chain, The Chemical Brothers ou Death In Vegas.
Donc, depuis l’album de Mazzy Star d’il y a trois ans, on l’a entendue du côté de Massive Attack avant qu’elle ne donne un successeur à Through The Devil Softly de 2009. Quand elle revient avec ses Warm Inventions, on sait que son comparse n’est pas David Roback (ça, c’est pour Mazzy Star) mais Colm Ó Cíosóig, par ailleurs batteur de My Bloody Valentine (le monsieur aiment les grands écarts…). Le backing band est aussi le même que pour les autres albums, à savoir Dirt Blue Gene. Lesquels assurent les tournées et les premières parties.
Le premier morceau s’étale sur plus de 9 minutes. Non, ce n’est pas pour les gens pressés ou en manque d’adrénaline. Si le placer en tout début a le mérite de poser les bases, mais pourra aussi rebuter puisque ce n’est pas le plus passionnant de ce qu’on entendra ici. Tout n’est pas du même acabit atmosphérique puisqu’elle reprend une forme plus légère et acoustique sur The Peasant qui fera immanquablement penser à Mazzy Star avec cet orgue et cette slide.
C’est ce côté bluesy qui plait le plus, avec une guitare électrique soit discrète (Salt of the Sea) ou plus présente (le long déroulement de Liquid Lady). Mais Hope Sandoval, c’est évidemment une voix, unique, étonnamment juvénile (elle à 50 ans tout de même). Donc il n’y a pas besoin de grand’chose pour faire un morceau, ce qui permet des morceaux seulement accompagnés de guitare acoustique (The Hiking Song). Même si on détecte une relative poussée de fièvre jusqu’au mid-tempo sur Isn’t It True, mais elle susurre toujours. Le duo avec Kurt Vile qui est plaisant sans approcher même de loin le charme de l’inusable Sometimes Always. Ce n’est pas un grand vocaliste, surtout par rapport à elle, mais il y a une coolitude indéniable dans le ton détaché d’un des plus attachants faux branleurs de ces dernières années.
Cet album ne peut pas décevoir pas les fans tant tous les ingrédients de ce qu’ils ont aimé s’y retrouvent. Certes, il manque peut-être le tout grand morceau pour que cette grosse giclée de nostalgie sans retrouver la verve d’il y a 20 ans mais dans cette musique atmosphérique et personnelle, Hope Sandoval reste une valeur sûre.
http://www.hopesandoval.com/home.shtml
Il est des groupes qu’on écoute encore et pour lesquels on se demande pourquoi on s’inflige ça, déception après inintérêt. Le cas des Tindersticks est un peu différent. Si on ne peut pas prétendre avoir à chaque fois succombé aux charmes d’un album fantastique, il y avait toujours des raisons d’y revenir, de ne pas lâcher l’affaire après 30 (gasp...) années de fréquentation.
Cet album ne (…)
La nature a horreur du vide, l’industrie musicale encore plus. C’est donc une volonté de la maison de disques de propulser le crooner crépusculaire australien au sommet, déserté par des gens comme Leonard Cohen ou David Bowie pour d’évidentes raisons de décès. Et il semble que ça marche, cette sortie est précédée d’un abondant tam-tam. Pour le reste, c’est aussi la connivence qui va jouer. (…)
Un piano, une voix, voilà ce qui constitue le gros de ce premier album de l’Italien Michele Ducci. Mais il ne fait pas s’y tromper, celui qui était la moitié du groupe electro-pop M+A offre sur cette base un bel album d’une richesse réelle. Et surtout, on capte au passage quelques fort beaux morceaux.
Notre préférence va sans doute à la simplicité de River qui frappe juste, ou alors au sol (…)
Si après 15 années de Beak> et 5 albums, Geoff Barrow est toujours considéré comme ’le mec de Portishead’, que dire de Beth Gibbons qui s’est effacée de la vie publique depuis tant d’années ? Cette sortie a donc autant surpris qu’enchanté.
Fort heureusement, musicalement, ce Lives Outgrown ne tente pas de souffler sur les braises du trip-hop. Et c’est intentionnel. Le résultat est donc moins (…)