jeudi 15 décembre 2016, par
La versatilité d’Anders Trentemøller n’a jamais pu être mise en doute. On pense aux remixes de ses propres morceaux ou aux véritables leçons du genre qu’il a déjà donné. On est donc un peu surpris de poursuivre une marotte plus unique ici. Il n’a jamais caché son affection pour les heures sombres (musicalement parlant) des années ’80 et c’est cette tendance qu’on retrouve ici.
Les sons du premier morceau semblent en effet être quelque part entre Joy Division et The Cure. On cherche à quel album vintage ça nous fait penser et on s’accorde sur Faith pour Redefine, le chant étant évidemment notoirement différent de celui de Robert Smith. On est aussi tellement proche des sons Fascination Street (autre monument curesque) avec la conjonction de guitares froides et d’une grosse basse sur Never Fade que c’en est bluffant. Mais quand on aura aussi évoqué d’autres fans des froides eighties que sont A Place To Bury Strangers (Circuits) pour une version évidemment moins âpre que chez les New-Yorkais, on aura fait le tour des ressemblances littérales. Parce qu’à l’instar de la série Stranger Things, c’est une façon de faire qui est privilégiée et c’est le contenu qui prime.
On retrouve en effet sa patte propre sur Sinus ou sur le plus atmosphérique Phoenicia. Ce sont aussi ces morceaux qui permettent de faire le lien avec la solide discographie du Danois, lequel surclasse de la tête et des épaules la même relecture contemporaine de Moby.
Comme souvent avec lui, les collaborations vocales sont légion (Lisbet Fritze, l’habituée Marie Fisker), et on notera surtout le sautillant et robotique River In Me chanté par Jehnny Beth de Savages. Quand la voix susurre sur Complicated, c’est à une autre Beth (Gibbons de Portishead) qu’on songe.
Fixion est donc l’album d’un passionné qui a troqué son bel éclectisme pour une passion poussée à fond. On retrouve surtout un gros talent au service d’un album qui fera moins date mais fera plaisir à ses fans et aux amoureux de la froideur eighties.
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