vendredi 17 mars 2017, par
La plantureuse compilation sortie en fin d’année passée l’a confirmé, le label serésien Freaksville est une île, un monde parallèle, les Galapagos de la chanson française. Le label de Benjamin Schoos abrite en effet quelques beaux spécimens de chanson déviante et on y distingue aussi une patte, une envie de faire de la musique différemment. Par exemple, La Femme ne pourrait pas se retrouver sur ce label (ceci n’est en rien un jugement de valeur) même si le genre pratiqué est proche. Question d’état d’esprit, d’approche, de distanciation.
Laquelle est assez poussée ici puisque cette rencontre entre Josette Ponette et The Poneymen débouche sur un album assez délirant. Pensez à des B52’s imbibés de Cara Pils, une chanson française avec une grosse touche de garage et de fun. Mais la musique pour de rire, il faut, c’est une obligation, la faire sérieusement. Le dernier morceau instrumental de dix minutes qui montre qu’on n’est pas là (que) pour rigoler et il sert de contrepoint au premier morceau aussi instrumental.
Entre les deux, ils se concentrent sur le thème du poney. Sissi. On avait déjà eu une flopée de groupes dont le nom tournait autour du sympathique animal (Poney Express, Pony Pony Run Run, Pony Hoax…) mais rarement on avait à ce point fait le tour de la question avec autant d’aplomb. Cet aplomb permet d’ailleurs tout, même Ce soir on va faire la fête/avec les poneys et les ponettes/on mangera des tomates-crevettes/Et en chantera à tue-tête.
Remarqués dans des concours tout-à-fait officiels (Humo rock Rally, Franc’off) de notre joli pays, cette formation se permet même de rappeler En Route Pour La Joie de Noir Désir sur Whore & Horses. Ou alors du Dick Dale sous acide, question de point de vue… On retrouvera aussi en chemin un anglais tellement approximatif qu’il en devient délectable (Let’s Beer.. OK Pony), des cuivres (Hiii Hue Hiii Han) et même une certaine lassitude des poneys (marrant La Ponasse).
Album au neuvième degré et assez abrasif, cet Hippodrone Club prouve s’il en était besoin qu’il ne faut pas se prendre au sérieux pour l’être et constitue une petite randonnée furieuse et conseillée à dos de poney déchainé.
Noyé dans un flot continu de sorties et d’envois, on a sans doute du mal à évaluer l’effort insensé requis pour sortir un album. Si on a attendu entre les EP et cette collection plus complète qui sort chez La Couveuse, le temps a fait son œuvre et visiblement poli le propos de la Belge Clemix. Ce qui marchait par surgissements s’est mué en style, avec un album paradoxalement plus constant que (…)
On avait parlé d’un premier album sensible du jeune artiste belge Auguste Lécrivain. Si vous avez écouté (c’est bien), sachez que l’évolution est manifeste. Exit la chanson française ‘canal historique’, exit les tentations bossa, voici le temps d’un groove plus en phase avec son époque. Plus qu’un ravalement de façade, on peut parler de reconstruction, mais avec les matériaux d’origine. Un (…)
A l’époque d’un premier album aux teintes folk en anglais qui nous avait beaucoup plu, quelques morceaux sortis discrètement (ou pas officiellement) avaient ouvert la voie vers la langue maternelle de la jeune Bruxelloise. On en avait brièvement parléd’ailleurs, manifestant une curiosité certaine. Le résultat est maintenant là, et on peut déjà dire qu’il plait aussi.
Comme souvent, le (…)
l y a plusieurs expressions qui attirent immédiatement notre attention. Et big band n’en fait pas vraiment partie. Mais il faut reconnaitre que les effectifs pléthoriques sont aussi une belle façon de susciter l’ampleur. C’est précisément ce qui rend Oootoko immédiatement sympathique.
Impossible donc de valablement tenter le jeu des étiquettes. Même le terme générique de ’musique (…)