mardi 11 avril 2017, par
On l’a déjà dit, la critique objective est un leurre, une chimère qu’il ne faut même pas tenter de poursuivre. Parce qu’au fil du temps et des découvertes, on peut aussi devenir fans d’artistes. Après quelques albums et plusieurs concerts intenses, The Antlers fait partie de nos préférences, sans doute possible.
On peut toujours se demander ce qui pousse un artiste qui a visiblement le contrôle total de l’aspect artistique d’une formation à se lancer dans une carrière solo. Ce sont visiblement les circonstances qui ont décidé. Des problèmes auditifs avaient rendu Silberman pratiquement sourd d’une oreille et c’est pendant sa convalescence que ces morceaux ont pris forme. On n’est pas loin de la genèse de l’excellent album de Siskiyou.
Pour ceux qui connaissent et aiment les Antlers et qui doivent constituer les auditeurs les plus probables de cet album, sachez que sans jouer au jeu des sept erreurs, cet album est pour vous si on considère quelques particularités. En gros, on ne retrouve pas la fièvre électrique des montées, ces grands huits émotionnels. Karuna, c’est une voix, une guitare légère, des passages par le silence complet. L’expressivité rentrée de Silbermann est évidemment souveraine en ces occasions. Ces morceaux (plutôt longs) tiennent la route en l’état, on s’empresse de le préciser. Par exemple, le New York présenté ci-dessous est un exemple de morceau qui aurait été un interlude inspiré sur un autre album et devient un moment marquant ici.
Cet album, bien plus que ceux des Antlers, pourra grandir en vous en fonction de votre état d’esprit. La délicatesse extrême de ce premier essai solo est en effet à réserver à des moments d’apaisement poussés. La maitrise de la lenteur est remarquable chez Silberman mais on ne peut s’empêcher de la préférer quand elle se mêle à l’ampleur de son projet de base.
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