mercredi 14 juin 2017, par
L’avenir seul nous le confirmera, mais avec un peu de recul, il apparait que le duo Trash Yéyé/La Superbe constitue le sommet de la discographie de Benjamin Biolay. Quand on a atteint un sommet, on descend donc ? Pas nécessairement, surtout quand on est resté productif.
Au lieu de l’angoisse de la page blanche, l’ami Benjamin a réalisé qu’il bénéficiait d’une liberté presque totale. Celle qui lui permet de reprendre Charles Trenet, de faire des reprises avec des gens qu’il aime bien et puis de faire des albums au gré de ses envies, sans tension commerciale ou artistique. On l’a souvent comparé à Serge Gainsbourg, surtout à ses débuts. Il faut dire que sa façon très ample d’habiller ses morceaux contrastait avec le minimalisme revendiqué d’une certaine scène française de l’époque (Dominique A, Mathieu Boogaerts, Albin de la Simone…). Maintenant que la ressemblance littérale s’estompe, la connivence avec le maître s’exprime au niveau de la liberté.
Cet album présenté comme la suite d’un Palermo Hollywood qui nous avait plu par moments en garde en effet les mêmes qualités et peut susciter la même perplexité occasionnelle. Ceci est un album de Benjamin Biolay, pas un buffet à composer soi-même mais force est de constater que la tentation est grande de faire deux colonnes j’aime/j’aime pas.
On ne peut évidemment que s’incliner devant la plage titulaire placée d’emblée qui semble une relecture post-moderne d’Hier Encore d’Aznavour, en plus auto-flagellant et avec de vraies fulgurances. Les belles choses mélancoliques comme La Mémoire ou Arriverderci touchent aussi par leur ton direct, leur emphase discrète. Et s’il doit se frotter à un classique inoxydable de la chanson française, il est logique et heureux qu’il fasse d’Avec Le Temps un tango lent qui lui va bien au teint.
Sans doute qu’avec des morceaux du calibre des susmentionnés cet album serait un peu plombant, magnifique mais lourd. Heureusement pour certains, tant mieux pour l’équilibre peut-être, il y a autre chose. Mais on ne pourra pas s’empêcher de pense que Encore Encore est pour le moins décousu, que les voix vocodées de Mala Siempre seraient bien restées pour toujours hors du périmètre de ce qu’on écoute. Il pousse encore le bouchon plus loin sur Hypertranquille qui lui donne une nouvelle façon d’afficher sa morgue même si on est déjà bien loin dans le WTF. Dans cette optique, les morceaux qui sont simplement cohérents se distinguent. Les morceaux reggae ne sont toujours pas nos préférés mais ils sont ici simplement exécutés.
Evidemment, son carnet d’adresse lui permet de dégoter Catherine Deneuve pour déclamer sur Happy Hour et puis surtout il monte de deux crans sur les parties musicales. Quand le refrain de Le Nuage reste bien sirupeux, la fin sauve la mise sans coup férir, comme un pilote en dérive dans un virage se remet dans l’axe en un coup de volant.
On le devine, il sera peut-être compliqué à l’avenir de s’enflammer pour un album complet de Benjamin Biolay. Mais les hauts faits présents ici nous ont donné le courage d’affronter le reste et on se dit que finalement, il y a des façons moins gratifiantes d’utiliser son talent quand on bénéficie visiblement d’une liberté totale.
Article Ecrit parL’exotisme est une notion relative. Ce qui l’est pour nous ne l’est pas pour tous. Et puis après un moment, une destination exotique devient familière. Les références extérieures s’estompent donc avec ce quatrième album dont on vous parle. Exit donc les rapprochements avec Gainsbourg, les points de comparaison sont maintenant à aller chercher au sein de sa propre discographie. Parce qu’album après album, c’est un univers qu’Olivier Savaresse a développé.
La sensation de voyage est toujours là et cette (...)
La filiation en chanson française est un mal endémique presque équivalent à celui de la politique belge. Mais ce n’est pas le propos ici. Comme on est infichus de citer un titre de Jacques Higelin (son grand’ père), Arthur H. (son père) ou même Izia (sa tante ?), on est presque vierges à l’entame de ce premier EP de Marcia Higelin. Voyez ça comme un privilège de l’inculture.
On est accueillis par un lit de cordes mais bien vite on se rend compte que c’est cette voix claire et forte qui est le point (...)
Quand les aspirations de deux membres d’un duo divergent, la séparation est souvent au bout. Mais ce n’est pas une fatalité, cette dualité peut aussi être une force. Dans le cas de Ronan et Antoine, cet entrechoquement est à la fois déroutant et stimulant. Tout comme l’emploi de l’anglais et du français au sein d’un même morceau. Même si musicalement, le ton ne change pas avec la langue, notre perception est différente. Appelez-ça un biais si vous voulez.
On l’avoue, c’est voir ce lion et ce lapin danser (...)
Les albums d’hommage et de reprises ne sont pas rares, ceux qui reprennent deux artistes en parallèle le sont plus. La comédienne, réalisatrice et chanteuse franco-suisse Kloé Lang a ainsi jeté son dévolu sur Barbara et Janis Joplin sur ce qui semble être le volet discographique d’un spectacle qu’elle propose.
On ne va évidemment commenter le fond des morceaux de Barbara, qui claquent toujours autant quel que soit l’interprète (s’il n’est pas Patrick Bruel ou Gérard Depardieu...). Et elle s’en sort (...)