Accueil > Critiques > 2017

Will Stratton - Rosewood Almanac

lundi 31 juillet 2017, par marc


Les nouvelles formes de musique sont vraiment rares mais fort heureusement, on n’en a nullement besoin pour ressentir des émotions. Le nom de cet album fait allusion au bois de rose dont sont faites ses guitares préférées, ce qui situe tout de suite son centre d’intérêt. Pourtant, sa virtuosité reste discrète, les cordes étant bien moins mises en avant que sur le magnifique et tortueux Post-Empire.

Le premier morceau commence comme on l’attendait de lui et puis il y a une soudaine densification. La ligne mélodique du chant, un peu complexe se voit appuyée par une rythmique aux aguets, des sons de guitare cristallins. Voilà, son style se retrouve donc déjà encapsulé dans une forme nouvelle, plus lumineuse sans doute dès Light Blue.

Il faut rester admiratifs de ceux qui mêlent plein d’éléments tout en ne perdant jamais de vue une belle lisibilité. C’est ce qu’on retrouve à travers les violons et le piano de Thick Skin sur lequel le fantôme de Nick Drake plane forcément. Il ajoute du piano et beaucoup de spleen sur I See You et c’est bien beau, occasionnellement appuyé par des mélodies renversantes, avec une fin enrobée de violons qui est un grand moment

Mine de rien, Manzanita dévie sensiblement de cette filiation, en faisant quelque chose de plus enlevé et rythmé pour le coup. A l’opposé, Ribbons se fait moins palpitant mais plus intime.

On vous a dit tout le bien qu’on pensait de Raoul Vignal, on ne peut même plus trop tenter le rapprochement ici. Il y a de la place pour tout le monde et c’est très bien comme ça. Pour certains dont nous sommes, il pourra aussi compenser la voie un peu moins emballante suivie par Piers Faccini

Faut-il raffiner son art pour arriver à plus de simplicité et de lumière ? La question peut être reposée après ce nouvel album de Will Stratton. On était de toute façon déjà très clients de ses deux albums plus âpres mais très gratifiants, on ne se montrera pas déçus par l’évidence de ce Rosewood Almanac qui élargit la palette du décidément indispensable Will Stratton.

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

2 Messages

  • Will Stratton - Rosewood Almanac 31 juillet 2017 18:44, par OldClaude

    Merci beaucoup pour cet article de qualité !

    J’écris actuellement un blog musical qui a pour but de retracer l’histoire de la musique depuis les années 60 ainsi que de présenter des chansons qui me tiennent à cœur.

    Je cherchais des informations -pour un futur article- quand je suis tombé sur votre site qui m’a beaucoup plu.

    Me permettez-vous de mettre un lien vers votre site à partir de certaines page du mien ?
    Peut-être seriez-vous intéressé d’aller visiter mon site à cette adresse : https://cahierscritiquesmusicales.com/. Plus de 300 articles ont déjà été rédigés et 6 nouveaux articles sont publiés chaque semaine.

    En tout cas bravo et continuez,

    OldClaude

    https://cahierscritiquesmusicales.com

    repondre message

    • Will Stratton - Rosewood Almanac 3 août 2017 07:27, par Marc

      Bonjour et bienvenue !

      Je suis évidemment allé jeter un oeil à ton site mais même en m’inscrivant je ne suis pas arrivé à lire les articles. Ce qui est d’autant plus frustrant que les titres sont très alléchants.

      Bien évidemment, tu peux renvoyer des liens aux articles de ce site. Je ferai pareil si l’occasion se présente !

      A bientôt

      repondre message

  • Ella Ronen – The Girl With No Skin

    Fuck Cute/I’m Tired of Cute/Cute has never served me
    Il ne faut pas se laisser tromper par la délicatesse d’Ella Ronen. Si on est séduit d’emblée par les plaisirs doux qui ne sont pas sans rappeler ceux de Marie Modiano (référence ancienne on en convient...), la jolie voix propose une écriture plus profonde, sans doute parce qu’elle repose sur un substrat qui a son content de drames.
    Une des (...)

  • Tomasso Varisco – These Gloves

    Les amis de nos amis (même récents) deviennent bien vite nos amis. En découvrant Stella Burns il y a peu, on ne savait pas que d’autres artistes se cachaient derrière comme Tommaso Varisco auquel Stella Burns prête ici main forte. Si ceci est moins marqué par l’americana mais c’est évidemment ce genre de terreau qui l’inspire. On est donc invités dans un road trip. Mais pas sur la route 66, ce périple (...)

  • Stella Burns - Long Walks in the Dark

    L’influence culturelle des Etats-Unis est telle que même les plus endémiques de ses expressions sont reprises partout dans le monde. Le cas de l’Americana est assez typique, on en retrouve des partisans tout autour du globe et c’est d’Italie que provient celui-ci, nommé Gianluca Maria Sorace mais officiant sous le nom de Stella Burns.
    Sa voix est belle et claire et reçoit aussi le renfort de Mick (...)

  • Harp - Albion

    Si le nom de Harp n’a jamais été évoqué ici, on connait bien l’instigateur de ce projet qui n’est autre que Tim Smith. Lui qui fut jusqu’au sublime The Courage of Others chanteur de Midlake a en effet quitté le groupe de Denton, Texas depuis belle lurette pour se lancer sur un autre chemin, accompagné de son épouse.
    Cette division cellulaire est un peu semblable à celle de Menomena qui a continué sa (...)