lundi 11 septembre 2017, par
Pour certaines personnes, les émois adolescents sont insurpassables. Sans doute que la composition hormonale de cette période facilite l’emballement, évidemment la découverte, la possibilité d’une ‘première fois’ rend les choses spéciales. C’est sans doute pour ça que ce qu’on y a découvert musicalement prend autant de place même plus âgé. Les formations musicales sont aussi confrontées au même dilemme. Evoluer sans se renier, admettre que le frisson des débuts est difficile voire impossible à reproduire.
Figure de proue d’une scène post-rock émergente, Mogwai a su apporter à une frange d’une génération sa dose d’adrénaline. Mais contrairement à beaucoup, ils ont su garder une certaine flamme et la lucidité de ne pas vouloir à tout prix reproduire le frisson initial. Il faut être honnête, s’ils n’ont jamais livré de mauvais album, cette évolution n’a pas été immédiate. Et est passée aussi par l’élaboration de musique de support pour images. On pense à ce documentaire sur la bombe atomique ou à leur contribution primordiale à la série Les Revenants. Leur force évocatrice est alors bien appuyée par le visuel. A contrario, sur un album purement musical comme ici, un petit manque d’enjeu peut se faire sentir (aka 47).
On s’était mis à rêver à Mogwai en backing-band de premier ordre pour chanteur habité. Quand on voit les sommets atteints par le regretté Vic Chestnut avec Thee Silver Mount Zion, il y a de quoi espérer. Mais ce n’est clairement pas le choix effectué ici puisque Party In The Dark est un morceau qui lorgne vers une dream-pop de bon aloi mais qui ne dresse pas la pilosité comme l’exemple mentionné.
Il faudra attendre pour les poussées de fièvre, mais elles viendront. On retrouve ainsi plus de lourdeur sur 20 Size. C’est moins sauvage, certes mais comme un coureur plus âgé pourra compenser sa baisse d’explosivité par une puissance dominée, ils parviennent à nous ouvrir la mâchoire presque malgré nous. On trouvera aussi une grosse densification sur Don’t Believe The Fife, une lancinante montée avec Old Poisons.
Construire une discographie passionnante quand on est a priori sur un marché de niche n’est sans doute pas chose aisée, mais Mogwai a suffisamment de talent et d’expérience pour s’en affranchir avec succès. Loin de livrer des albums sans sel et tournant en rond, ils poussent toujours plus loin leur science du son et gardent pour eux une belle réserve de puissance.
La musique, ce n’est pas seulement ce qu’on entend, c’est aussi ce que l’on projette. Fort de cet adage un peu ampoulé, on peut admettre que de la musique instrumentale puisse avoir un contenu politique. Et les Canadiens de Godspeed You ! Black Emperor en connaissent un rayon en la matière. Leur huitième album n’est pas tellement un cri de révolte ou un appel à la paix inenvisageable à l’heure (…)
Ce qui est rare est précieux. Et dans un contexte musical où le post-rock se raréfie, les plaisirs que confèrent une formation comme Mono ne sont pas reproductibes par d’autres genres et deviennent d’autant plus précieux. Mais cette rareté ne confère pas pour autant le statut de chef-d’œuvre au moindre album du genre, loin s’en faut même.
Une fois ces généralisations balancées, penchons-nous (…)
Si on avait croisé le chemin de Vincent Dupas quand il officiait en tant que My Name Is Nobody, on était passés à côté de ce projet qu’il partage avec Jean Baptiste Geoffroy et Jérôme Vassereau (ils sont aussi tous membres de Pneu). Le troisième album en onze sera donc l’occasion de faire la découverte.
On sent dès le début de We Grew Apart que le morceau ne restera pas aussi désolé et de (…)
l y a plusieurs expressions qui attirent immédiatement notre attention. Et big band n’en fait pas vraiment partie. Mais il faut reconnaitre que les effectifs pléthoriques sont aussi une belle façon de susciter l’ampleur. C’est précisément ce qui rend Oootoko immédiatement sympathique.
Impossible donc de valablement tenter le jeu des étiquettes. Même le terme générique de ’musique (…)