lundi 16 avril 2018, par
Une fois qu’on tire un fil de la bobine des groupes liégeois, on ne se doute pas de la taille de la pelote. De Dan San, on connaissait l’escapade solo de Thomas Médard avec The Feather, celle de Maxime Lhussier avec Pale Grey, voici un autre projet du chanteur Jérôme Magnée avec Yew, lui qui avait déjà accompagné Gaetan Streel. On est donc en terrain plus ou moins connu.
Et d’emblée Qbit est bien prometteur, et la promesse est d’emblée tenue. Il y a de la variation là-dedans, et la fin électrique est un des meilleurs moments de ce Bam Bam Bam, tout comme son équivalent sur More On the Line.
On retrouve la tendance plus policée que Dan San pratiquait sur Shelter. C’est folk dans la teinte mais le résultat est plus ample que ça. On parle parfois de Chamber pop pour cette musique légère et foisonnante à la fois mais ce court album est plus diversifié que ça, privilégiant un chaloupement et une syncope qui les éloigne de tout systématisme. Sur Sacramento, ils combinent ce rythme avec un violon très fiddle qui nous rappelle à quel point on avait aimé le premier album de My Latest Novel. La voix et le violon d’ailleurs ne pourront que plaire aux amateurs de Marc Huyghens (So, Venus, Joy) même si je préfère nettement ceci.
Le spectre balayé par Yew semble assez large sur ce court (8 titres) album. En plus de ce qu’on a mentionné, on peut même entendre une grosse guitare (Large Hydron Collider) ou du folk tout ce qu’il y a de traditionnel (dans l’acception Nick Drake du terme) sur The Old.
Donc si The Feather poursuit les inclinations mélodiques filandreuses de Dan San, Yew en explore les aspects plus rythmés et puissants. On se rend compte que c’est le mélange des deux qui fait la force de frappe supérieure de la formation de base. Mais tout amateur d’une des formations citées se doit de découvrir Yew.
Qui se ressemble s’assemble. C’est peut-être ce poncif qui préside à la destinée du label Gnignignignigni. Comme Alek et les Japonaises était présent sur le formidable premier album de Peritelle (Salle Des Machines, terrible), voici un album complet sur le label bruxellois. Et ce n’est pas fini (on en reparle très bientôt).
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